Le 28 aout 2020, le ministère égyptien de l’intérieur annonce l’arrestation de Mahmoud Ezzat, 76 ans, devenu chef suprême par intérim de la confrèrie des frères musulmans après l’arrestation en 2013 de Mohamad Baddie, huitième guide suprême de la confrérie.
Réfugié un temps à Gaza, puis soupçonné d’avoir fui en Turquie ou au Qatar, c’est finalement près du siège du ministère de l’intérieur au Caire que Ezzat a été appréhendé après 7 ans d’infructueuses recherches. Il doit comparaitre pour incitation au meurtre de manifestants anti-Morsi. Cette arrestation est un coup dur porté aux frères musulmans engagés dans un bras de fer contre l’armée.
Rappelons qu’en février 2015, un tribunal égyptien a condamné quatre hauts dirigeants des Frères musulmans à des peines d’emprisonnement à perpétuité pour meurtre et création de chaos lors du coup d’État militaire mené par Abdel Fattah El-Sissi contre feu le président égyptien librement élu Mohamed Morsi en 2013.
Très pâle et très faible selon les sites d’information égyptiens, Mahmoud Ezzat est apparu pour la première fois en décembre dernier après 4 mois de prison, dans une cage d’un tribunal égyptien du Caire, ou il devait répondre à des accusations de terrorisme et de meurtres présumés. Ces accusations ont été niées en bloc par Ezzat qui a déclaré “Ces faits ne se sont jamais produit.”
S’adressant à Watan TV, le porte-parole des Frères musulmans, Talaat Fahmi, a déclaré : “C’est une image tragique à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme (10 décembre) qui dépeint les conditions d’un professeur d’université de 76 ans, détenu plus de 100 jours, dans un endroit dépourvu de conditions humanitaires.” Fahmi a poursuivit : “Ezzat n’est pas un terroriste. Il tient à protéger l’Égypte, la nation arabe et islamique. Il y en a plus de 60 000 autres dans les prisons égyptiennes.”
L’audience a été ajournée jusqu’au 4 janvier 2021, afin de faire venir des témoins et un avocat.
