L’Arabie Saoudite met fin au boycott diplomatique contre le Qatar

Après 3 ans et demi de conflits, l’Arabie Saoudite et ses alliés mettent fin au blocus diplomatique contre le Qatar. En effet, L’Arabie saoudite conjointement avec les Emirats arabes unis (EAU), Bahreïn et l’Egypte, avait coupé toutes relations commerciales et politiques avec Doha en juin 2017, suite à son refus de s’aligner sur un positionnement anti-Iran et anti-frères musulmans.

Accusé de soutien au terrorisme et qualifié “d’agent de Téhéran”, le Qatar avait été mis en quarantaine et provoqué une crise sur un terrain préalablement sensibilisé par la montée en tension entre l’Iran et les Etats-Unis. Le Qatar soupçonne Abu-Dhabi d’avoir envisagé en 2017 d’orchestrer une attaque militaire contre la presque île. Quant au Roi Saoudien Salman, il avait de son côte menacé le Qatar de bombardement si celui-ci se dotait de missiles russes S-400.

Le ministre koweitien des affaires étrangères, le cheikh Ahmed Nasser Al­-Sabah, a annoncé dans une allocution télévisée le lundi 4 janvier, la réouverture des frontières terrestres et maritimes entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, ainsi que de l’espace aérien.

Cette décision faisant suite à une mission de médiation menée par le Koweït et les Etats-Unis, a été accueillie comme un soulagement dans le contexte d’un Moyen-Orient fragilisé par les conflits politiques, les guerres civiles, et la pandémie de Covid-19.

En contrepartie, le Qatar s’engage à cesser la guerre médiatique qu’il livre à ses voisins à travers ses chaines de télévision et ses réseaux sociaux, et à bloquer auprès de la Cour internationale de justice, toutes les procédures juridiques engagées contre eux. D’autres points d’accords et d’engagements ont probablement été scellés mais restent inconnus à ce jour.

Le début de ce dégel progressif remonte à 2019 après une succession d’évènements, dont une visite discrète du ministre qatari des affaires étrangères Mohamed Al­-Thani à Ryad, et une entrevue secrète à Tokyo entre l’émir Tamim et un émissaire du prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, le 22 octobre dernier, lors de l’intronisation du nouvel empereur Naruhito. Puis en décembre, la participation des équipes de football saoudiennes, émiraties et bahreïnies à la coupe du Golfe dans les stades qatari, alors que 2 ans plus tôt, les matchs avaient été délocalisés au Koweït suite au boycott de ce tournoi régional.

Début 2020, sous une pression exercée par les Etats-Unis, une tentative de dialogue visant à régler cette crise a eu lieu. Donald Trump a tenté d’apporter un dernier coup à l’Iran avant de quitter la maison blanche en réconciliant le Qatar et l’Arabie Saoudite, dans l’espoir de priver Téhéran de la centaine de millions de dollars que Qatar Airways lui verse en échange de la mise à disposition de son espace aérien, mais cette tentative de Donald Trump s’est soldée par un échec.

Une source proche des négociations affirme que “c’est la victoire de Joe Biden aux élections américaines qui a changé la donne.”

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