La crise libanaise nourrit les ambitions d’ingérence de la République islamique d’Iran

Le ministre iranien des Affaires étrangères a exprimé la prédisposition de son pays à construire deux centrales électriques dans la capitale libanaise et dans le sud du Liban, et à contribuer à la reconstruction du port de Beyrouth si le gouvernement libanais le demande.

L’acheminement du carburant iranien par le Hezbollah au mépris de la souveraineté du pays a nourrit l’ambition de l’Iran de développer sa présence au Liban, en profitant de l’influence du groupe chiite qui le soutient et en proposant des solutions pour résoudre la crise de l’électricité et reconstruire le port de Beyrouth.

Les déclarations du ministre iranien des Affaires étrangères, Amir Hossein Abdollahian, faites hier depuis Beyrouth, suggèrent que Téhéran a compris de quelle manière il pouvait tirer les ficelles de la crise qui a mis le Liban au bord de l’effondrement, et frapper à des portes qui lui étaient autrefois fermées en raison de la forte présence des pays du Golfe dans l’arène libanaise.

Abdollahian a déclaré que son pays était disposé à construire deux centrales électriques au Liban, une à Beyrouth et une autre dans le sud du pays, fief du Hezbollah. Il a ajouté lors d’une conférence de presse que la construction des deux centrales ne prendrait pas plus de 18 mois.

Il a également indiqué que l’Iran était prêt à aider à reconstruire le port de Beyrouth, endommagé à la suite de l’explosion d’août 2020, à condition que la partie libanaise en fasse la demande.

Les généreuses offres iraniennes interviennent alors que le gouvernement du Premier ministre, Najib Mikati, s’efforce de sortir le Liban de la pire crise économique et politique de son histoire. Cependant, la mention du nom de Mikati et de plusieurs responsables, dont le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salameh, dans l’affaire “Panora Papers”, a provoqué une fois de plus un climat de méfiance envers la nouvelle autorité politique.

En effet, au moment ou le Liban faisait face à une grave pénurie de liquidités, les fortunes de plusieurs hauts fonctionnaires ont été transférées vers des paradis fiscaux.

Outre “Pandora Papers” et ses répercussions, le Premier ministre a la lourde tâche d’enrayer la crise économique et l’effondrement de la livre libanaise, et de parvenir à créer un équilibre dans les relations extérieures du pays, des objectifs difficilement atteignables en raison de la large domination du Hezbollah.

Dans le contexte d’un autre développement, le ministre iranien a déclaré que les pourparlers entre son pays et l’Arabie saoudite avançaient “dans le bon sens”.

Riyad et Téhéran, les deux grandes puissances du Moyen-Orient, se font concurrence depuis des années notamment en soutenant les coalitions rivales qui mènent les guerres au Yémen, en Syrie et ailleurs. Les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues depuis 2016, et les pourparlers ont été entamés il y a quelques mois pour apaiser les tensions.

Dimanche, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan al-Saud, a confirmé que le royaume avait tenu le mois dernier une première série de pourparlers directs avec le nouveau gouvernement iranien, faisant suite à un processus d’apaisement qui a commencé plus tôt cette année.

Trois séries de pourparlers entre l’Iran et l’Arabie saoudite ont eu lieu sous l’égide de l’Irak dans les mois qui ont précédé l’investiture du nouveau président conservateur iranien, Ebrahim Raisi, en août 2021.

Le prince Faisal bin Farhan a déclaré que la dernière session avait eu lieu le 21 septembre, mais sans en préciser l’endroit. Cette session avait coïncidé avec un discours prononcé par Ebrahim Raisi devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

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