Depuis plusieurs mois, en particulier depuis la propagation du Coronavirus dans toutes les provinces de la République d’Iran et l’effondrement du secteur de la santé, de très nombreux médecins iraniens ont fait le choix d’immigrer à l’étranger, à la recherche de nouvelles opportunités d’emploi dans les pays occidentaux.
Le 4 octobre 2021, le responsable des relations publiques du système médical iranien, Amir Sadr, a révélé que vers la fin de l’été 2020, plus d’un millier de médecins ont demandé un certificat de “bonne conduite” pour quitter l’Iran et chercher de nouveaux emplois dans le secteur médical à l’étranger. Amir Sadr a indiqué que ce n’est pas la première fois que des médecins déposent des demandes d’immigration, mais que ce phénomène a connu une hausse notable au cours de l’année 2021.
L’Observatoire iranien des migrations a rapporté dans ses dernières enquêtes de 2019 que le taux d’immigration des étudiants et des diplômés universitaires en Iran a augmenté de 42%, et que ce chiffre augmente chaque année chez les étudiants. En outre, environ 180 000 étudiants appartenant à l’élite iranienne et titulaires de diplômes de l’enseignement supérieurs émigrent chaque année, en particulier en raison de la détérioration des conditions économiques, sanitaires et de vie dans la République islamique.
Un médecin iranien a déclaré le 23 mai 2021 au journal américain “Los Angeles Times”, qu’il souhaitait quitter d’Iran “pour rechercher des opportunités d’emploi dans les pays occidentaux qui donnent les moyens à leurs médecins et valorisent leur travail”.
Pour sa part, l’Organisation médicale iranienne a révélé dans un rapport de janvier 2021 que la crise sanitaire du Coronavirus a contribué de manière significative à l’augmentation de la fuite des médecins, notamment après le décès de plus de 200 médecins contaminés par le virus. Selon le rapport, plus de 3 000 médecins ont quitté l’Iran au cours des dix mois qui ont suivi le début de la pandémie.
Le phénomène de l’immigration des médecins iraniens a commencé à augmenter après le succès de la révolution iranienne en 1979, et a connu une autre hausse entre 2000 et 2014, période durant laquelle le pourcentage des immigrants iraniens titulaires de diplômes scientifiques prestigieux a dépassé 60%, ainsi que pendant le règne de l’ancien président iranien Ahmadinejad entre 2005 et 2013, en raison des sanctions imposées à l’Iran par les pays occidentaux et qui ont provoqué une détérioration de l’économie iranienne et le déclin de la devise locale.
Certains analystes politiques spécialistes des affaires iraniennes et un certain nombre de militants iraniens ont indiqué que la raison principale à cette immigration de masse des médecins iraniens est due aux manquements du gouvernement et à l’absence de mesures capables de les encourager à rester dans leur pays, et que cela s’est fortement ressenti depuis le début de la pandémie qui a entrainé la mort de nombreux médecins. Les médecins iraniens estiment n’avoir aucun avenir dans leur pays, et leur fuite cause une lourde perte au régime des mollahs, déjà embourbé dans de multiples crises.
