France : le ministère de l’Intérieur décide d’expulser un imam tunisien qui a comparé les drapeaux tricolores à des « œuvres sataniques »

Les autorités françaises ont décidé d’expulser Mahjoub Mahjoubi, un imam tunisien qui a prononcé un sermon dans lequel il a comparé les drapeaux tricolores à des œuvres sataniques à l’origine de la haine et des préjugés, évoquant l’imminente apparition du « Mahdi » attendu pour unir les musulmans.

Le ministère français de l’Intérieur, qui a reçu deux rapports contre l’imam, a considéré son discours comme une incitation à la haine.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé le retrait du titre de séjour de Mahjoubi.

Dans un message publié sur son compte X, Gérald Darmanin a indiqué avoir demandé à Jérôme Bonnet, préfet de police du Gard (sud de la France), d’informer « le procureur de la République des positions de l’imam », avertissant qu’« aucun appel à la haine ne restera sans réponse ».

Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux, Mahjoub Mahjoubi, l’imam de Bagnols-sur-Cèze, a qualifié le « drapeau tricolore » de « drapeau satanique qui n’a aucune valeur pour Dieu », sans citer clairement le drapeau français.

Dans une autre vidéo, l’imam évoque l’apparition du « Mahdi », qui réunira tous les musulmans. « Il s’annoncera et tous les dirigeants de tous les gouvernements tomberont et nous n’aurons plus tous ces drapeaux tricolores dont nous souffrons, qui nous donnent des maux de tête, qui n’ont aucune valeur aux yeux de Dieu, mais dont la seule valeur est une valeur satanique », a-t-il déclaré.

Le ministre français de l’Intérieur a dénoncé ces propos et souligné avoir déjà ordonné que des mesures appropriées soient prises en vue de l’expulsion de Mahjoubi.

La chaine d’information BFMTV, qui a révélé la nouvelle, a indiqué que Mahjoubi « est membre de l’Association des musulmans du Gard-Rhône », ajoutant que deux rapports ont été adressés au ministre de l’Intérieur en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale.

Le premier rapport concerne des délits financiers liés à la gestion de la mosquée par Mahjoubi en décembre de l’année dernière. Le second fait suite à son sermon controversé dans lequel il a fustigé les drapeaux tricolores.

L’article 40 du code de procédure pénale stipule que « toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d’un crime ou d’un délit est tenu d’en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs. »

La décision du ministre français de l’intérieur intervient en pleine période de polémique sur l’interdiction de recruter des imams étrangers, une mesure annoncée par Gérald Darmanin en décembre dernier et qui sera mise en œuvre à partir du mois d’avril.

Le gouvernement français affirme que le but de cette mesure n’est pas d’empêcher les imams étrangers de prêcher dans le pays, mais plutôt de veiller à ce qu’aucun d’entre eux ne soit rémunéré par un pays étranger où il est employé par le gouvernement.

Selon la décision, les imams étrangers qui se trouvent encore en France devront changer de statut. A compter du 1er avril, un « cadre spécial » permettra aux associations qui gèrent des mosquées d’embaucher elles-mêmes des imams et de les rémunérer directement.

Dans une lettre adressée aux pays concernés, Gérald Darmanin a annoncé que la France commencerait à appliquer la décision de ne plus recruter d’imams étrangers à partir du début de l’année 2024.

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