Le Hamas entend former un gouvernement palestinien après la guerre

Le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh, a annoncé mardi la volonté de son mouvement de former un gouvernement national en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, à l’heure où le Mouvement de la Résistance islamique palestinienne refuse d’abandonner le pouvoir en échange de l’arrêt de la guerre.

« Nous avons accueilli de nombreuses initiatives concernant la situation palestinienne interne. Nous sommes ouverts au rétablissement de l’autorité nationale et d’un gouvernement national en Cisjordanie et à Gaza », a déclaré Ismail Haniyeh dans un discours diffusé à la télévision.

Par ailleurs, il a indiqué que les otages kidnappés en Israël lors de l’attaque du 7 octobre ne seront libérés que dans les conditions déterminées par le mouvement.

Selon l’armée israélienne, 129 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, sur environ 250 détenus kidnappés lors de l’attaque du Hamas.

« Chaque jour qui passe augmente notre résistance en force, en solidité et en confiance dans la victoire », a déclaré Ismail Haniyeh depuis le Qatar. « Cette agression cessera sous les coups de la résistance et de la fermeté de notre peuple, et l’occupation n’a d’autre choix que de répondre à la volonté de notre peuple », a-t-il ajouté.

Au sujet des discussions autour de la migration volontaire des habitants de la bande de Gaza, Haniyeh a répondu : « La conspiration des déplacements ne passera pas, et il n’y aura pas de retour sur l’exigence de libérer tous les prisonniers ». Il a ajouté que tout « arrangement sur la question palestinienne sans Le Hamas et les factions de la résistance ne sont qu’illusion et mirage. »

Les factions palestiniennes, dont le Hamas, ont plusieurs fois rejeté les solutions et les différents scénarios concernant l’« avenir de Gaza », appelant au réaménagement de la Palestine et à la formation d’un gouvernement d’unité nationale.

Depuis juin 2007, le territoire de l’Autorité palestinienne (la Cisjordanie et la bande de Gaza) est dominé par les divisions politiques, en raison d’importantes divergences entre les mouvements Fatah et Hamas, que les médiations régionales et internationales n’ont pas réussi à résoudre.

Récemment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a abordé la question du « lendemain de la guerre contre Gaza », exprimant son opposition au retour de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza, et soulignant qu’Israël compte bien reprendre le dossier de la sécurité dans la bande, malgré le soutien des Etats-Unis à l’Autorité palestinienne.

Ismail Haniyeh a déclaré que l’Égypte et le Qatar ont présenté aux dirigeants des initiatives et des propositions concernant le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, indiquant que son mouvement les étudiait de façon « positive ».

« Nous avons présenté au Qatar et à l’Egypte notre position et notre vision, qui sont basées sur une cessation globale de l’agression contre notre peuple, en leur apportant des secours et en répondant à leurs revendications justes et légitimes », a-t-il déclaré.

L’Égypte, le Qatar, et les États-Unis parrainent les efforts destinés à parvenir à une deuxième trêve temporaire dans la bande de Gaza. Au cours de la semaine dernière, des médias israéliens officiels et privés ont rapporté que le gouvernement d’Israël a discuté d’une proposition qatarie concernant un accord d’échange de prisonniers entre Tel Aviv et le mouvement Hamas, qui prévoit la libération de dizaines de prisonniers en échange d’un cessez-le-feu complet pendant plusieurs semaines.

Le 28 décembre, les autorités égyptiennes ont annoncé qu’elles soumettaient officiellement une proposition de cadre pour mettre fin à la guerre en cours contre la bande de Gaza. Cette proposition comprend 3 étapes consécutives et liées, se terminant par un cessez-le-feu.

Le Hamas affirme qu’il ne libérera pas les prisonniers restants, sauf en échange de l’arrêt des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza et de la libération de milliers de prisonniers palestiniens en Israël.

L’attaque surprise du Hamas contre le sud d’Israël a causé la mort d’environ 1200 personnes, tandis que les bombardements israéliens continus sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre, accompagnés depuis le 27 octobre d’une attaque terrestre massive, ont conduit à la mort de 22 185 personnes, pour la plupart des femmes et des enfants, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

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