Les Émirats arabes unis et L’Arabie saoudite rejoignent officiellement les Brics

L’inclusion de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis au sein des Brics devrait offrir de nouvelles opportunités d’investissement aux deux plus grandes économies du monde arabe tout en renforçant l’influence du groupe à l’échelle mondiale.

L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Iran et l’Éthiopie ont rejoint les Brics le 1er janvier, multipliant ainsi par deux le nombre de ses membres, qui s’élève désormais à dix, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud étant les membres initiaux.

« L’élargissement du bloc multilatéral des Brics à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis est de très bon augure dans le contexte des défis géopolitiques et économiques auxquels l’économie mondiale est confrontée », a déclaré Ullas Rao, professeur adjoint de finance à l’Edinburgh Business School de l’université Heriot-Watt à Dubaï.

Malgré les incertitudes politico-économiques à travers le monde, les taux d’intérêt élevés, l’inflation et les tensions géopolitiques, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont continué à enregistrer une croissance économique en se concentrant sur la diversification de leurs économies.

Selon le Fonds monétaire international, l’économie de l’Arabie saoudite, qui a progressé de 8,7 % en 2022, soit le taux de croissance annuel le plus élevé parmi les 20 plus grandes économies mondiales, devrait augmenter de 0,8 % en 2023. Dans le cadre de son programme de diversification Vision 2030, le royaume se concentre également sur son économie non pétrolière.

En parallèle, l’économie des Émirats arabes unis devrait croître de 3,4 % en 2023, avec une croissance du PIB pétrolier prévue à 0,7 % et du PIB non pétrolier à 4,5 %, soutenue par une forte performance dans les secteurs du tourisme, de l’immobilier, de la construction, des transports, de l’industrie manufacturière et une augmentation des dépenses d’investissement, indique un récent rapport de la Banque mondiale.

Les Émirats, qui représentent La deuxième économie du monde arabe, signe des accords commerciaux pour renforcer ses liens avec les pays voisins. La monarchie pétrolière s’efforce de signer 26 accords de partenariat économique global afin de diversifier son économie et d’attirer davantage d’investissements.

« Dans le passé, l’image des Brics était celle d’un groupe financièrement vulnérable, redevable aux superpuissances politiques mondiales. La puissance financière de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis en tant qu’exportateurs nets de capitaux vers le reste du monde changera considérablement cette perception », a déclaré Gary Dugan, directeur des investissements chez Dalma Capital.

L’ajout de deux grands exportateurs de pétrole au groupe « renforcera leur pouvoir de négociation et leur influence au sein de l’Opep+ tout en leur offrant la possibilité d’aligner leurs stratégies sur celles des autres membres des Brics », a déclaré Ehsan Khoman, responsable de la recherche ESG, des matières premières et des marchés émergents chez MUFG.

L’Opep+, qui joue un rôle majeur dans l’équilibre des marchés pétroliers, inclut certains des plus grands producteurs de brut au monde, dont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et la Russie. La Chine et l’Inde, deux membres clés des Brics, sont les deuxième et troisième plus gros consommateur de pétrole au monde et entretiennent des liens énergétiques étroits avec les pays du Golfe.

Selon Ullas Rao, les appels à la refonte du système monétaire international et à la création d’une devise alternative au dollar américain devraient se multiplier au fur et à mesure du développement des Brics.

« Alors que le monde cherche une alternative au dollar américain, même si elle est moins pertinente aujourd’hui, l’émergence de la monnaie commune des Brics peut être un signe avant-coureur majeur de la multiplication des risques par rapport à la mainmise du dollar », a-t-il déclaré.

Les Brics sont sur le point d’acquérir une plus grande influence en tant que voix puissante du Sud, selon Ullas Rao.

Ayham Kamel, responsable de la région Mena chez Eurasia Group, croit également à la hausse de l’influence des Brics à l’échelle mondiale.

« La perspective de l’adhésion de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Iran et de l’Égypte aux Brics crée de nouveaux mécanismes qui obligent tous les pays à un certain degré de coopération politique », a-t-il déclaré.

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