La voie de la normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite reste longue, selon Washington

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré qu’il y a beaucoup de travail à accomplir avant de parvenir à une normalisation entre l’Arabie saoudite et l’Etat d’Israël. Sans révéler de détails, il a ajouté que les dirigeants américains, israéliens et saoudiens avaient avancé de nombreux éléments pour parvenir à un rapprochement.

Jake Sullivan s’est adressé aux journalistes à bord de l’Air Force One qui transportait le président Joe Biden en Inde pour participer au sommet du G20, en marge duquel il devait rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane pour aborder plusieurs questions, dont la normalisation.

Jake Sullivan a nié l’existence de clauses ou d’accords, déclarant : « Nous n’avons pas de cadre, ni de clauses prêtes à être signées. Il y a encore du travail à faire ».

De son côté, l’Arabie saoudite nie catégoriquement son intention de normaliser ses relations avec Israël. Comme l’a déclaré à plusieurs reprises le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, Riyad adhère aux droits des Palestiniens, en particulier à l’établissement d’un État indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale, sur la base de l’Initiative arabe fondée sur la légitimité internationale et approuvée au sommet de Beyrouth il y a 20 ans.

Toutefois, depuis la conclusion d’accords similaires entre Israël et le Maroc, le Soudan, Bahreïn et les Émirats arabes unis sous l’administration de l’ancien président Donald Trump, les responsables américains insistent sur le fait qu’il est également possible de parvenir à un accord entre Israël et l’Arabie saoudite.

Joe Biden a déclaré à CNN début juillet qu’Israël et l’Arabie saoudite étaient encore loin de pouvoir parvenir à un accord de normalisation, qui inclurait un traité de défense américano-saoudien et l’octroi à l’Arabie saoudite du droit de développer un programme nucléaire civil.

L’envoyé de Joe Biden, Brett McGurk, s’est rendu en Arabie Saoudite cette semaine pour des entretiens qui, selon les responsables, étaient largement axés sur la guerre au Yémen mais qui devraient également inclure des discussions sur les efforts de normalisation.

Les observateurs estiment que l’Arabie saoudite ne poursuivra pas la voie de la normalisation en ignorant ses positions sur le conflit israélo-palestinien. Des sources médiatiques ont indiqué la semaine dernière que l’Autorité palestinienne avait soumis à l’Arabie saoudite et aux États-Unis une liste détaillée de ses exigences visant à obtenir des concessions israéliennes en faveur des Palestiniens, avant de soutenir l’accord de normalisation avec le Royaume. Ces demandes incluent « l’octroi à l’Autorité palestinienne de plus de pouvoir sur certaines zones de Cisjordanie, la réouverture du consulat américain à Jérusalem et l’ouverture d’un consulat saoudien dans la même ville ».

Des sources proches du dossier ont déclaré que l’Autorité palestinienne souhaitait obtenir le soutien américain pour notamment devenir membre à part entière aux Nations Unies, au lieu de son statut actuel d’« observateur ».

Quant aux demandes de l’Arabie saoudite en vue de la normalisation, elle se concentrent sur trois exigences fondamentales ; un programme nucléaire pacifique saoudien, un accord de défense commune entre Ryad et Washington similaire à celui des pays de l’OTAN, et l’accès aux armes américaines avancées.

La partie israélienne rejette le soutien de Washington à tout programme nucléaire pacifique en Arabie Saoudite. En référence à ce sujet, un responsable israélien a déclaré que le Premier ministre Benjamin Netanyahu était attaché à la sécurité d’Israël et qu’il ne la sacrifierait pas.

Les exigences de Riyad semblent très importantes pour son avenir dans la région et pour son ambition de s’imposer comme une puissance régionale majeure, dotée d’un arsenal militaire pour protéger son projet politique et économique.

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