Al-Qaïda reconstruit ses bases en Afghanistan, selon l’ONU

Un rapport des Nations Unies a indiqué que l’Etat islamique au Khorassan est actuellement en expansion en Afghanistan, que le nombre de ses combattants est proche de 6 000, qu’Al-Qaïda y reconstruit impassiblement des camps d’entraînement et que les Talibans se sont alliés à Al-Qaïda et lui ont permis d’opérer en toute liberté.

Lindsey Graham, sénateur républicain au Congrès américain, a déclaré n’avoir aucun doute sur l’authenticité du rapport des Nations Unies, qui documente les liens profonds entre Al-Qaïda et les talibans.

« Permettre à l’Etat islamique au Khorassan d’opérer en Afghanistan, ainsi que les relations entre Al-Qaïda et les Talibans, affectent les intérêts de la sécurité nationale des États-Unis. Tout cela aurait pu être évité, mais le président américain Joe Biden a choisi de créer les conditions pour l’ascension du terrorisme en Afghanistan à des fins politiques. Nous vivons une époque très dangereuse », a-t-il déclaré.

Selon un nouveau rapport du Conseil de sécurité des Nations Unies, détaillé par Fox News, l’organisation Etat islamique au Khorasan est la menace terroriste la plus grave opérant actuellement en Afghanistan, avec environ 4 000 à 6 000 combattants.

Depuis la chute du pays aux mains des Talibans, l’Etat islamique a bénéficié de capacités opérationnelles accrues et d’une liberté de mouvement en Afghanistan.

En août 2021, après l’effondrement du gouvernement afghan d’Ashraf Ghani soutenu par les États-Unis, les porte-parole des Talibans ont promis que l’Afghanistan ne redeviendrait plus jamais un refuge pour les groupes terroristes et qu’aucune attaque terroriste depuis le territoire afghan ne serait autorisée. L’accord de Doha, négocié en 2020 sous l’administration de l’ancien président Donald Trump, a jeté les bases du retrait de toutes les forces américaines d’Afghanistan en échange de l’engagement des Talibans à empêcher toute organisation terroriste d’utiliser le pays pour menacer ou attaquer les États-Unis ou leurs alliés.

Le rapport souligne que la relation entre Al-Qaïda et les Talibans est non seulement puissante, mais qu’Al-Qaïda protège les hauts responsables Talibans et a même tenté d’infiltrer le gouvernement. Un chef taliban lié à Al-Qaïda a pris le poste de directeur adjoint de la Direction générale du renseignement. Il a également été découvert que les Talibans versent à Al-Qaïda des « indemnités sociales » mensuelles.

Par ailleurs, le rapport de l’ONU a mis en avant les divisions et la course au pouvoir parmi les dirigeants talibans, estimant que cette situation est dangereuse et qu’elle sape le régime en Afghanistan.

Le rapport a également noté qu’Al-Qaïda utilise l’Afghanistan comme plaque logistique tournante pour recruter de nouveaux djihadistes et reconstruit sereinement ses capacités opérationnelles à l’étranger, en dépit des promesses des Talibans envers la communauté internationale en 2021.

En outre, le rapport de l’ONU indique que le groupe Al-Qaïda est devenu une organisation plus décentralisée depuis sa chute à l’issue de l’invasion américaine de l’Afghanistan en 2001, et que sur le long terme, elle pourra bénéficier de la tension qui règne actuellement dans le pays.

Selon le rapport, Al-Qaïda se trouve en ce moment dans les grands axes comme Kaboul, Kandahar et Helmand, et installe de nouveaux camps d’entraînement dans le pays.

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