Iran : Un homme arrêté pour avoir attaqué des femmes non voilées avec du yaourt (vidéo)

Le pouvoir judiciaire iranien a émis trois mandats d’arrêt après la diffusion d’une vidéo montrant un homme attaquant deux femmes avec un seau de yaourt parce qu’elles ne portaient pas de foulard, ont rapporté les médias nationaux samedi.

Un mandat d’arrêt a été délivré à l’encontre de l’agresseur, qui a été inculpé pour « insultes et trouble à l’ordre public », tandis que les autres mandats visaient les deux femmes victimes pour non-port du voile, a indiqué l’agence de presse Mizan Online, citant les autorités locales.

La vidéo, qui est devenue virale sur les réseaux sociaux vendredi, montre l’homme s’approchant de deux femmes – dont l’une n’est pas voilée – dans une supérette. Il semble discuter avec elles pendant quelques secondes avant d’attraper un seau de yaourt et de le leur verser sur la tête.

L’homme est ensuite confronté au propriétaire de la superette, qui a également reçu un avertissement des autorités judiciaires pour avoir laissé entrer des femmes non voilées dans son magasin, a ajouté Mizan Online.

L’agence de presse officielle IRNA a reconnu que l’homme avait attaqué les femmes parce qu’elles avaient la tête découverte, décrivant l’action de l’homme comme une « manière non conventionnelle de prévenir le vice ».

La date de l’incident, qui s’est produit dans la ville de Mashhad, dans le nord-est du pays, n’est pas claire.

L’Iran a rendu le port du hijab (voile) obligatoire pour les femmes peu après la révolution de 1979, mais depuis la mort de Mahsa Amini en septembre dernier à l’issue d’une garde à vue pour port non approprié du voile, de nombreuses femmes défient les autorités en s’affichant en public sans foulard.

Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est décédée le 16 septembre peu après avoir été arrêtée par la police des mœurs à Téhéran pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires strictes imposées aux femmes dans le pays. Sa mort a déclenché des mois de manifestations populaires contre le régime, qui se sont finalement calmées en raison d’une répression sanglante de la part des forces de l’ordre.

Les femmes qui enfreignent le code vestimentaire strict de l’Iran risquent d’être harcelées et arrêtées par la police des mœurs du pays. En vertu de ce code vestimentaire, les femmes doivent se couvrir entièrement les cheveux en public et porter des vêtements longs et larges.

Le retrait du voile est « synonyme d’hostilité au régime et à ses valeurs », a déclaré plus tôt samedi l’agence de presse semi-officielle Fars, citant le chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhussein Mohseni Ejei.

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