Escalade des tensions entre Paris et Téhéran après la rencontre de Macron avec 4 militantes iraniennes

La tension est montée d’un cran entre Téhéran et Paris après l’arrestation de deux citoyens français en Iran, portant à sept le nombre total de Français détenus dans les prisons iraniennes.

« Le nombre total de ressortissants du pays détenus en Iran a atteint sept », a déclaré la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, le 12 novembre dernier au journal français « Le Parisien ».

« Nous avions des inquiétudes sur deux autres compatriotes et il ressort des dernières vérifications faites qu’ils sont également détenus », a-t-elle expliqué.

Parmi les otages français, figurent la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en juin 2019 avant d’être condamnée à 5 ans d’emprisonnement pour atteinte à la sécurité de l’Etat, Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à 8 ans et 8 mois de prison pour espionnage, ainsi que les deux syndicalistes arrêtés au moi mai dernier, Cécile Kohler et Jacques Paris.

Entre prise d’otages, chantage et extorsions d’aveux, le régime iranien suit une logique singulière pour traiter les conflits avec des pays étrangers.

Pour sa part, la France a multiplié les critiques envers l’Iran qu’elle accuse de pratiquer la dictature et de retenir arbitrairement des citoyens français en otage, notamment après la diffusion d’une vidéo par le site de la chaîne arabophone al-Alam de la télévision officielle, montrant les deux syndicalistes français, Cécile Kohler et Jacques Paris., avouant avoir conspiré contre le régime dans le cadre des protestations populaires qui secouent le pays depuis septembre et que les autorités iraniennes imputent à des ingérences étrangères. Dans cette vidéo, Cécile Kohler affirmait être un agent de renseignement opérationnel à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les services de renseignement extérieur français.

Selon la cheffe de la diplomatie française, l’Iran commettrait une erreur s’il entendait faire chanter la France. « Il est plus important que jamais de rappeler à l’Iran ses obligations internationales. Si son objectif [à Téhéran] était de faire du chantage, ça ne doit pas fonctionner. C’est la mauvaise façon de s’y prendre avec la France », a-t-elle déclaré.

A la suite de cette affaire, la France a appelé tous les ressortissants français qui se trouvent en Iran à quitter le territoire.

Les relations entre la France et l’Iran ont commencé à se dégrader après l’échec des pourparlers de Genève pour relancer l’accord nucléaire de 2015, dont la France fait partie. Par ailleurs, Paris et Téhéran n’ont pas d’ambassadeurs respectifs.

Depuis le déclenchement des manifestations populaires en Iran à la suite de la mort de la jeune Mahsa Amini dans un commissariat de police, les Etats de l’Union européenne, dont la France, se montrent plus sévères envers Téhéran et approuvent la démarche des Etats-Unis d’imposer des sanctions à l’Iran.

Il est prévu de ratifier une nouvelle série de sanctions de l’Union européenne pour les nombreuses violations commises par les autorités iraniennes contre les manifestants, notamment en gelant des avoirs et en interdisant aux personnes concernées de quitter le territoire.  

Le 11 novembre, le président français Emmanuel Macron a reçu quatre militantes iraniennes en marge d’un forum pour la paix à Paris. Au cours de la rencontre, il a salué l’action révolutionnaire menée par les femmes en Iran.

De son côté, Téhéran a condamné cette entrevue, la jugeant contradictoire avec la responsabilité de la France dans la lutte contre le terrorisme qu’elle prétend mener, ajoutant que les commentaires de Macron à l’occasion de cette rencontre sont une « source de regret et de honte ».  

« Il s’agit d’une violation flagrante des responsabilités internationales de la France dans la lutte contre le terrorisme et la violence, et nous considérons qu’elle favorise ces sinistres phénomènes », a déclaré Nasser Kanani, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

Ce dernier « affront » a été très mal pris par Téhéran et a contribué à aggraver la crise entre la France et l’Iran.  

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