L’Etat islamique se réinstalle au Liban

Les Forces de sécurité libanaises ont récemment annoncé l’arrestation de 30 individus qui ont planifié des opérations contre des centres militaires et de sécurité, ainsi que des rassemblements religieux dans le pays.

Les forces de sécurité ont également annoncé le démantèlement de huit cellules de l’Etat islamique qui prévoyaient de commettre des actes de violence au Liban, profitant de la dégradation des conditions politiques, économiques et sécuritaires.

Selon les déclarations du gouvernement libanais, plus de 30 jeunes hommes de Tripoli ont rejoint l’Irak via la Syrie fin décembre 2021. Tout au long de l’année, des rumeurs ont circulé sur leur association présumée avec l’Etat islamique.

En outre, le gouvernement a confirmé la présence de plusieurs cellules de l’EI à Tripoli, qui exploitent la pauvreté, le chômage et la prolifération de la drogue dans les bidonvilles, afin de recruter de nouveaux éléments en échange d’importantes rétributions.

Selon un reportage diffusé par la chaine britannique BBC à l’automne 2014, le chef de l’Etat islamique Abou Bakr Al-Baghdadi, tué en octobre 2019, avait désigné au cours de la même année un certain Abdul Salam Al-Ordoni en tant qu’émir de l’organisation au Liban.

Après l’annonce de la nomination d’Abdul Salam Al-Ordoni au poste d’émir de l’Etat islamique au Liban, des membres de l’organisation ont mené leur première opération terroriste le jeudi 7 septembre 2014, contre un checkpoint de l’armée à la frontière syro-libanaise, tuant près de huit soldats.

En 2015, le ministère libanais de l’Intérieur a démenti dans un communiqué toute présence organisée de l’Etat islamique dans le pays, bien qu’il ait confirmé – dans le même communiqué – la présence d’éléments de l’organisation en petit nombre dans certaines zones au nord du Liban, en particulier dans le district d’Akkar, à la frontière syro-libanaise.

En mai 2016, le ministre libanais de l’Intérieur, Nohad Machnouk, a déclaré : « En 2014, l’Etat islamique a réussi à établir un groupe de cellules dormantes dans le district d’Akkar, et ces éléments se sont infiltrés en traversant la frontière syrienne avec des armes, du matériel et des vivres. »

Le quotidien libanais “An-Nahar” a publié en 2016 un article basé sur des rapports et des déclarations du ministère de l’Intérieur, dans lequel il a indiqué que l’Etat islamique est également stationné aux frontières nord-est du Liban pour se rapprocher de Ras Baalbek, l’un des villages du gouvernorat de Baalbek, et que l’organisation occupe des zones géographiques très rocailleuses.

Dans son rapport, le journal a expliqué que les éléments de l’Etat islamique au Liban ont réussi en 2016 à expulser groupe Hayaat Tahrir al-Sham – une faction armée opérant dans le nord de la Syrie – depuis les montagnes d’Ersal, situées à la frontière syro-libanaise. Les membres de l’organisation ont également pris le contrôle des caves et des tunnels creusés dans les montagnes d’Ersal.

Le 23 juillet 2017, Haitham Abou Saeed, commissaire aux droits de l’homme pour le Moyen-Orient et secrétaire général du département européen de la sécurité et de l’information de la Commission internationale des droits de l’homme, a affirmé que son pays abrite près de 5000 membres de l’Etat islamique, majoritairement installés dans la partie nord du Liban. Selon lui, la plupart des terroristes de l’Etat islamique au Liban ne sont pas libanais, mais de nationalité belge et française, et qu’ils sont tous arrivés au Liban suite au refus de leurs pays de les recevoir en raison de leurs antécédents de terrorisme.

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