Maroc : une nouvelle affaire de mœurs révèle l’hypocrisie des dirigeants islamistes

Les autorités marocaines ont arrêté un responsable du parti islamique interdit « Justice et Bienfaisance » (Al-Adl Wal Ihsane), un théologien connu pour ses prêches religieux diffusés sur les chaines du Groupe, après son implication dans une affaire de mœurs similaire à celle de Tariq Ramadan, le petit-fils du fondateur de la Confrérie égyptienne des Frères musulmans, qui est jugé en France pour viols.

Les médias marocains ont indiqué que le célèbre chef du Groupe a été arrêté dans sa voiture dans un quartier de la ville de Meknès dans le nord du Maroc, en plein adultère.

Un tel incident serait passé inaperçu s’il s’agissait d’un citoyen ordinaire, mais l’arrestation d’un donneur de leçons de morale et grand promoteur de la loi islamique, n’a pas manqué de provoquer un scandale et de déchainer les réactions sur les réseaux sociaux.  

Le chef du Groupe est actuellement en détention avec sa maitresse sur ordre du parquet, pour attentat à la pudeur.

Il y a peu, les autorités marocaines ont également arrêté le fils d’un autre dirigeant du Parti dans une voiture de luxe, en possession de stupéfiants.

En janvier 2019, la chef et députée du Parti islamiste marocain Justice et Développement, Amina Maelainine, a également fait parler d’elle dans les médias marocains et occidentaux après la publication de photos d’elle prises à Paris, dans lesquelles elle pose en petite robe, bien loin de l’habit islamique qu’elle préconise aux autres femmes.

L’exemple de Amina Maelainine est très révélateur de l’hypocrisie qui sévit au sein des groupes religieux, dont les responsables affichent une rigueur dans leur pays qu’ils abandonnent très vite à l’étranger.

L’apparition de la représentante du Parti islamiste marocain dans une tenue ordinaire à Paris peut sembler être une chose normale qui relève de la liberté individuelle, mais l’acharnement des groupes religieux, dont elle fait partie, à inculquer une idéologie stricte à leurs concitoyens, et plus particulièrement aux femmes à qui ils imposent des lois abusives, donne à la question une tout autre dimension et met la lumière sur les desseins purement politiques des islamistes.

D’ailleurs, Abdel-Ilah Benkirane, l’ancien Premier ministre du Maroc et actuel secrétaire général du Parti de la justice et du développement, qui a longtemps fustigé les femmes non voilées, a défendu la députée Amina Maelainine en invoquant, sans la moindre gêne, le principe de la liberté individuelle.

Lorsque Benkirane était Premier ministre, le Parti de la justice et du développement a été entaché par plus d’un scandale sexuel que Benkirane s’est efforcé de contenir, mais les enquêtes menées par les autorités auprès des personnes impliquées, y compris des membres du Parti, ont encore une fois révélé des personnalités situées à mille lieues de leurs apparences.

Par ailleurs, lorsque Tariq Ramadan a été mis en examen pour viols en 2020, il a reçu un soutien remarquable de la Confrérie des Frères musulmans qui a dénoncé « un complot ». Une preuve de plus que la morale religieuse n’est pas la préoccupation majeure des islamistes.  

Ramadan, docteur en sciences islamiques, a été accusé de viol par deux femmes en France. De son côté, il admet avoir eu des relations sexuelles extra-conjugales avec ces deux femmes, mais rejette les accusations de viols, assurant qu’elles étaient consentantes. Autrement dit, il admet, au moins, pratiquer l’adultère contre lequel il met en garde ses semblables au nom des principes immuables d’une religion qu’il ne pratique visiblement pas.

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