Le Canada réagit enfin contre les Gardiens iraniens de la révolution

Le Canada a finalement annoncé des sanctions contre les le Corps des gardiens de la révolution iranienne (CGRI), interdisant de façon permanente à plus de 10 000 de ses officiers d’entrer au Canada.

“Nous restreindrons les transactions financières avec la République islamique d’Iran associées au CGRI et aux mandataires qui les soutiennent. Ces actions font partie des mesures les plus sévères jamais prises contre l’Iran”, a annoncé le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

“Nous sommes à vos côtés, et nous continuerons à l’être”, a-t-il déclaré à l’intention des femmes iraniennes.

“Les mesures que nous avons prises et que nous annonçons aujourd’hui sont parmi les plus sévères jamais prises contre l’Iran. À la communauté iranienne canadienne, forte, résiliente et fière : nous entendons vos voix, nous entendons vos appels à l’action. C’est pourquoi nous utilisons aujourd’hui les outils les plus puissants à notre disposition pour sévir contre ce régime brutal “, a-t-il ajouté.

Les réactions internationales à la répression iranienne contre le soulèvement populaire actuel se multiplient. De plus en plus de pays condamnent l’attitude de Téhéran, convoquent des émissaires ou adoptent des résolutions.

Justin Trudeau a également abordé la question du blanchiment d’argent et de l’influence considérable du Corps des gardiens de la révolution islamique au Moyen-Orient : “Nous avons l’intention d’étendre massivement les sanctions ciblées prévues par la Loi sur les mesures économiques spéciales afin que les personnes les plus responsables du comportement flagrant de l’Iran aient à rendre des comptes. Nous augmentons la capacité du Canada à lutter contre le blanchiment d’argent et l’activité financière illégale, ainsi qu’à sévir contre l’ingérence étrangère pour protéger les Canadiens iraniens et les autres communautés au Canada.”

La vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, a déclaré : “Les dirigeants du CGRI sont des terroristes, le CGRI est une organisation terroriste. Et aujourd’hui, en inscrivant le régime iranien et les dirigeants du CGRI sur la liste de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés du Canada, nous reconnaissons ces faits.”

Toutefois, le gouvernement canadien n’a pas officiellement désigné le CGRI en tant que groupe terroriste, comme beaucoup s’y attendaient. Interrogé sur les raisons pour lesquelles le gouvernement s’est abstenu d’une telle démarche, Justin Trudeau a évité de donner une réponse claire, affirmant que son gouvernement avait trouvé les meilleures dispositions légales pour mettre en place des sanctions fortes, similaires aux mesures mises en place lors des conflits bosniaque et rwandais.

Le 3 octobre, le Canada a imposé de nouvelles sanctions à l’Iran en vertu de la Loi sur les mesures économiques spéciales, en réponse à ses violations évidentes des droits de l’homme, notamment la persécution systématique des femmes, et plus particulièrement, les violences commises par la “police des mœurs” et ses dirigeants. Le Canada a également appliqué des sanctions à l’encontre de l’appareil de sécurité et de renseignement de l’Iran pour ses activités déstabilisatrices dans la région.

De son côté, le département d’État américain a déclaré vendredi qu’il continuerait à se coordonner avec ses alliés et partenaires sur la manière de réagir à la “répression sanglante” de l’Iran contre les manifestants et à sa “violence d’État” contre les femmes.

Plus tôt dans la journée de vendredi, 30 membres conservateurs des Chambres des Communes et des Lords britanniques ont souligné que la perspective d’un changement en Iran n’a jamais été aussi forte, exhortant le gouvernement britannique à reconnaître le droit du peuple iranien à se défendre par tous les moyens nécessaires et à renverser le régime.

Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution condamnant le meurtre de Mahsa Amini et exprimant son soutien en faveur des protestations.

La résolution demande à tous les États membres “d’utiliser les mécanismes prévus par les orientations de l’UE concernant les défenseurs des droits de l’homme pour soutenir et protéger ces personnes [militants, manifestants], en particulier les défenseurs des droits des femmes et les personnes ayant la double nationalité iranienne et européenne”.

L’envoyé spécial américain pour l’Iran, Rob Malley, a déclaré à NPR : “Ce que les États-Unis veulent, c’est un gouvernement iranien qui respecte les droits fondamentaux de la population. Il ne s’agit pas d’une politique de changement de régime. C’est une politique de soutien aux personnes qui protestent pacifiquement, parce qu’elles veulent pouvoir ne pas porter de foulard tout en faisant face à un système oppressif.”

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