L’un des principaux bailleurs de fonds étrangers du terrorisme transnational finance un groupe de réflexion qui fournit du personnel aux administrations présidentielles démocrates

Les décideurs politiques, les forces de l’ordre et les services de renseignement américains ont souvent recours à des groupes de réflexion basés aux États-Unis pour leurs recherches et leurs recommandations politiques. Alors que de nombreuses institutions forment des produits académiques dans le respect de la souveraineté intellectuelle et de l’intégrité morale, beaucoup d’entre elles reçoivent des financements étrangers non divulgués provenant de pays hostiles aux États-Unis et à nos intérêts.

Le financement de ces pays est généralement associé à une contrepartie. En échange de ce financement, le groupe de réflexion fournit une analyse qui n’est pas objective, pouvant entrainer des conséquences dévastatrices sur la sécurité nationale et internationale.

La menace imminente de la relance du Plan d’action global commun (PAGC) de 2015 devrait obliger à examiner les relations des groupes de réflexion américains avec des régimes subversifs, comme l’Iran. Parmi les principaux groupes de réflexion qui font pression pour la réhabilitation du PAGC, on trouve la Brookings Institution, financée par le Qatar. Brookings est l’un des principaux incubateurs de ressources humaines pour les administrations présidentielles démocrates, dont l’actuelle administration Biden.

Les inquiétudes concernant les liens des groupes de réflexion américains avec l’étranger ne sont pas nouvelles. En septembre 2014, le New York Times a publié un rapport d’investigation intitulé « Foreign Powers Buy Influence At Think Tanks » (Les puissances étrangères achètent de l’influence aux groupes de réflexion). Le rapport indique que les sources de financement sont souvent non divulguées, et énumère les pays européens et arabes qui financent les groupes de réflexion américains. Les dons qui suscitent les plus grandes inquiétudes sont fournis par le Qatar, un pays dirigé par une monarchie islamique ayant des liens avec les mollahs d’Iran et les Frères musulmans.

En 2013, la médiation du Qatar entre les talibans et les États-Unis a permis de libérer de prison des meurtriers de masse et des criminels de guerre talibans, et a mené à l’ouverture du bureau « politique » des talibans à Doha. Les négociations ont finalement abouti à la remise de l’Afghanistan aux Talibans afin qu’ils gèrent le pays comme une base djihadiste pour le terrorisme transnational.

Le Qatar a financé la Brookings Institution

Toujours en 2013, selon le rapport du New York Times, le Qatar a fourni un « don de 14,8 millions de dollars sur quatre ans » à la Brookings Institution. Ce n’est pas une coïncidence si, l’année suivante, Brookings a entamé une campagne de désinformation au nom des Frères musulmans.

Par exemple, un article de 2014 publié sur le site arabe de Brookings a délibérément déformé le quatrième des dix « thawabet » (préceptes) des Frères musulmans en écrivant : « pendant le processus d’établissement de la démocratie et de la relative liberté politique, les Frères musulmans s’engagent à respecter les règles de la démocratie et de ses institutions. » En réalité, le quatrième précepte se traduit par « le djihad violent et le martyre ». Il stipule « al-djihad sabilouna » (le djihad est notre voie), qui, selon les Frères musulmans, est une obligation pour chaque individu musulman, et une obligation collective pour l’organisation.

Le financement qatari de Brookings et d’autres groupes de réflexion sur la politique étrangère entraîne des répercussions dévastatrices sur la politique étrangère, qui vont au-delà de la propagande pro-Frères musulmans.

En juin dernier, le FBI a saisi les données électroniques de John R. Allen, un général quatre étoiles à la retraite qui a dirigé les forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan avant de devenir le président de Brookings de novembre 2017 à juin 2022. Les procureurs fédéraux ont obtenu des documents indiquant que, pendant qu’Allen était président de Brookings, « il a secrètement fait du lobbying pour le gouvernement du Qatar, a menti aux enquêteurs au sujet de son rôle et a essayé de retenir des preuves recherchées par une assignation fédérale. »

Les documents judiciaires ont révélé des « preuves substantielles » que les violations de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (FARA) par Allen étaient « délibérées ». Bien que ces allégations aient été portées contre Allen, elles auraient dû également concerner Brookings. Après tout, Brookings était le canal par lequel les fonds et l’influence qatariens étaient colportés.

Liens entre le Qatar et les Frères musulmans

Les liens du Qatar avec les Frères musulmans sont clairs. L’auteur Mohammed al-Honi est un conseiller personnel de Saif al-Islam Kadhafi, le fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Dans son livre « Saif al-Kadhafi », al-Honi écrit que l’ancien émir du Qatar Hamad ben Khalifa al-Thani « a déclaré qu’il était membre des Frères musulmans. »

Al-Honi ajoute que le successeur de l’émir, Tamim ben Hamad al-Thani, a suivi les traces de son père et a réussi organiser un « coup d’État contre son père et prendre le pouvoir avec l’aide des Frères musulmans ». Les affirmations d’Al-Honi et de Saif Kadhafi selon lesquelles la famille royale qatarie est membre à part entière de la Confrérie, sont confirmées par le soutien militant du Qatar à ce groupe et à ses ramifications terroristes et djihadistes.

Par exemple, depuis 2013, le Qatar est devenu une destination permanente, ou une voie de transit pour les terroristes et djihadistes condamnés de la Confrérie, qui fuient des poursuites pour un large éventail d’attentats et d’assassinats qu’ils ont commis en Égypte. Le Qatar accueille ces djihadistes ou facilitent leur migration vers la Turquie, les États-Unis, l’Europe et d’autres pays.

Parmi les djihadistes les plus notoires ayant bénéficié de cette politique figure Wagdy Ghoneim, chef de la Confrérie et partisan de l’Etat islamique. Le Qatar l’a accueilli pendant quelques années avant de le faire passer en Turquie pour qu’il y poursuive son agitation djihadiste.

Un autre exemple est le terroriste condamné Ahmed Abdel-Basit Mohamed, également connu sous le nom de Basit. Basit a participé à l’assassinat du procureur général égyptien Hicham Barakat en 2015. Sur sa page Facebook, Basit a admis avoir participé à des activités djihadistes, notamment à un attentat terroriste qui a tué et blessé 506 personnes. Basit a fui l’Égypte pour se rendre au Qatar, qui a ensuite facilité sa réinstallation aux États-Unis.

Le soutien éhonté du gouvernement qatari au terrorisme international est avoué. Le vice-premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane ben Jassim Al-Thani, a admis le financement du terrorisme par le Qatar en déclarant : « Le financement du terrorisme existe dans tous les pays de la région et ne concerne pas uniquement le Qatar. Le Qatar est en fait en bas de la liste des nations impliquées dans ce crime. »

Enfin, n’oublions pas Al Jazeera, la société de radiodiffusion publique du Qatar qui possède une chaîne américaine. Il ne fait aucun doute que les informations diffusées par Al Jazeera sont des informations jugées acceptables par l’émir du Qatar, Al Thani, un membre autoproclamé des Frères musulmans.

En 2020, le secrétaire d’État de l’époque, Mike Pompeo, a publié un document intitulé « On Transparency and Foreign Funding of U.S. Think Tanks » (Sur la transparence et le financement étranger des groupes de réflexion américains), dans lequel il déclarait : « Pour protéger l’intégrité des institutions de la société civile, le Département demande désormais que les groupes de réflexion et autres organisations de politique étrangère qui souhaitent s’engager avec le Département divulguent de manière bien visible sur leurs sites Web, les financements qu’ils reçoivent de gouvernements étrangers, y compris des entités filiales appartenant à l’État ou exploitées par l’État. » Nous n’avons pas encore vu cette transparence.

Il est temps de désigner le Qatar comme un État soutenant le terrorisme, et le ministère de la Justice devrait exiger que Brookings et tout autre groupe de réflexion affilié au Qatar s’enregistre comme agent étranger. Notre sécurité nationale dépend d’une réponse claire et nette au financement fourni par Qatar et à l’influence des Frères musulmans.

Article rédigé par Cynthia Farahat pour The Federalist
Traduit de l’anglais par F. Haythem

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