La visite de Biden remettra-t-elle en cause la souveraineté d’Israël sur Jérusalem ?

La question a été posée et analysée aujourd’hui, 8 juillet, par Danny Danon dans le Jerusalem Post. Il a été le 17e représentant permanent d’Israël auprès des Nations Unies et est actuellement président du Likoud mondial. Il a récemment publié un livre intitulé In the Lion’s Den.

La visite du président américain Joe Biden en Israël est une formidable opportunité pour Israël de développer et de renforcer ses relations avec les États-Unis, notre allié de longue date, et avec les pays arabes modérés de la région. Cependant, il semble déjà qu’en raison de la faiblesse du gouvernement actuel, cette visite pourrait se terminer au mieux par un gros flop, et au pire par des dommages politiques extrêmes.

Mercredi prochain, le président américain Joe Biden atterrira en Israël dans le cadre de son premier voyage dans le pays en tant que président des États-Unis. Nous accueillons toujours chaque président américain, chaque visite étant considérée comme un événement important et significatif. Cependant, il semble déjà que la visite de Biden impliquera deux concessions politiques sans précédent.

Premièrement, le consentement d’Israël à la représentation de l’Autorité palestinienne au point de passage entre Allenby et la Jordanie, et deuxièmement, le consentement tacite, et peut-être même les encouragements du Premier ministre Yair Lapid et de son équipe pour que Biden visite les institutions symboliques de l’Autorité palestinienne (AP) à Jérusalem-Est. Ces concessions coûteront probablement cher à Israël pour les années à venir.

Biden s’envolera vers Israël dans le cadre de son voyage au Moyen-Orient, où il se rendra également en Arabie saoudite et rencontrera des représentants de pays arabes. Sa visite arrive à un moment particulièrement mauvais pour Israël. La Knesset est depuis peu éparpillée, Israël est au début de son cinquième cycle électoral en trois ans et demi et le Premier ministre israélien est un Premier ministre de transition à qui il manque une expérience solide en politique, et qui est à l’affut de la moindre once de légitimité et d’apparence de leader pour renforcer sa position dans la campagne électorale.

Dans ce contexte, et sous la pression de l’administration américaine pour obtenir les concessions politiques qui accompagnent la visite d’un président, Israël manque cruellement de moyens et de capacités pour se lever et défendre ses propres intérêts.

L’administration américaine reconnaît la faiblesse du gouvernement de transition, et les équipes déjà arrivées dans le pays demandent à Israël des compromis qu’elles n’auraient jamais osé demander si Israël avait un puissant gouvernement de droite. Il s’avère que Lapid est prêt à céder à de nombreuses demandes, simplement pour faire plaisir à Biden.

Le premier président à Jérusalem-Est

Aucun président américain n’avait visité Jérusalem-Est auparavant. Ni George Bush Senior, ni George Bush Junior, ni Bill Clinton, ni Donald Trump, ni même Barack Obama. La nature symbolique de cette visite a été créée pour ouvrir la voie à l’administration américaine afin qu’elle puisse contester la souveraineté d’Israël sur Jérusalem. En tant que premier ministre par intérim, Lapid leur donne actuellement le feu vert, mais il n’a aucune autorité qui lui permette qu’une telle manœuvre ait lieu.

En tant qu’ambassadeur d’Israël auprès des Nations Unies, j’ai dirigé de nombreuses délégations diplomatiques venues visiter Israël, dont deux secrétaires de l’ONU. Il y a toujours eu un désir d’inclure une visite dans les zones de l’Autorité palestinienne à Jérusalem-Est. A ma connaissance, malgré les nombreuses demandes reçues, cela ne s’est jamais produit à ce jour. Israël a toujours su les gérer de manière discrète mais décisive.

J’appelle aujourd’hui Lapid à s’abstenir de faire des concessions politiques pour ce qui est essentiellement une séance photo avec le président des États-Unis. Lapid, vous n’avez aucun mandat qui vous permette d’abandonner la souveraineté israélienne sur Jérusalem.

Danny Danon

Traduit de l’anglais par F. Haythem

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