Le monde continue de fermer les yeux sur le financement du terrorisme par le Qatar

Le Qatar, un pays qui dispose d’une présence disproportionnée dans le monde comparée à sa taille. Pays d’accueil de la Coupe du monde 2022, le Qatar se trouve actuellement au premier plan de l’attention mondiale. Alors que les projecteurs ont souvent été braqués sur les multiples violations des droits des ouvriers présents sur les chantiers de la Coupe du monde, trop peu d’attention a été accordée au rôle qatari en tant que parrain du terrorisme.

À ce jour, le Qatar demeure l’un des plus grands bailleurs de fonds et partisans du Hamas. Depuis 2012, la richissime monarchie du Golfe a versé plus de 1,1 milliard de dollars au Hamas, un groupe extrémiste qui exerce une influence néfaste sur le conflit israélo-palestinien. Doha a également accueilli de hauts responsables du Hamas comme Khaled Meshaal, l’ancien chef de l’aile politique du Groupe. Depuis, Meshaal profite pleinement des largesses de ses hôtes. Il a organisé une conférence du Hamas à l’hôtel Four Seasons de Doha et révélé la nouvelle charte du Groupe à l’hôtel Sheraton de la ville. En résumé, le Qatar encourage le Groupe soutenu par l’Iran à opérer en toute impunité.

Le Qatar ne se contente pas d’héberger les membres du Hamas, mais œuvre également à amplifier la voix et la mission de l’organisation, ainsi que celles d’autres groupes terroristes. C’est, entre autre, par le biais de sa chaîne d’information publique Al Jazeera, financée par l’État, que le gouvernement qatari diffuse les conférences et les discours du Hamas. Al Jazeera a également glorifié d’autres organisations terroristes, consacrant par exemple du temps d’antenne à un membre du groupe activiste palestinien, Djihad islamique.

Le soutien du Qatar au terrorisme ne se révèle pas exclusivement à travers sa proximité avec le Hamas, une réalité incontestable lorsqu’on analyse les liens du Qatar avec la Confrérie des Frères musulmans. Désignée comme groupe terroriste, notamment par les Émirats arabes unis, Bahreïn, l’Égypte, la Russie, la Syrie et l’Arabie saoudite, la Confrérie des Frères musulmans est reconnue comme étant la source d’inspiration du Hamas et d’al-Qaïda, si on prend en compte l’impact de Sayyid Qutb sur l’idéologie de la Confrérie. Qutb était un éminent dirigeant de la Confrérie, condamné et pendu pour avoir comploté l’assassinat de l’ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser. Déterminés à établir un califat en constante expansion, les Frères musulmans ont reçu plus d’un milliard de dollars du gouvernement qatari.

Parmi les autres bénéficiaires du financement qatari figurent Ahrar Al Sham, un groupe militant syrien résolu à établir un État islamiste dans le pays, et Kataib Hezbollah, une milice chiite parrainée par l’Iran, bien décidée à faire avancer les objectifs du Corps des gardiens iraniens de la révolution islamique (CGRI). En 2017, le Qatar a versé des centaines de millions de dollars à ces organisations, dont 25 millions de dollars au Kataib Hezbollah et 50 millions de dollars (présumés) au chef du CGRI, pour libérer 25 Qataris pris en otage lors d’un séjour de chasse dans le sud de l’Irak.

Alors que le Qatar héberge actuellement 20 hauts responsables talibans, il accueille également certains des principaux promoteurs d’al-Qaïda, parmi lesquels Khalifa Al Subaiy. Ancien employé de la Banque centrale du Qatar, Al Subaiy a financé Khalid Cheikh Mohammed, le cerveau derrière les attentats du 11 septembre, selon les services de renseignement américains. En 2008, Al Subaiy a été condamné par contumace par la Haute Cour pénale de Bahreïn pour financement et recrutement de terroristes. Cette condamnation a finalement poussé le Qatar à l’emprisonner. Bien que le banquier figure sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, les responsables qataris l’ont libéré après seulement six mois, lui permettant ainsi de reprendre ses activités de financement du terrorisme. Entre 2011 et 2012, Al Subaiy a envoyé des centaines de milliers de dollars aux dirigeants d’al-Qaïda. En 2013 et 2014, il a commencé à collecter des fonds pour les talibans. Bien qu’il ait toutes les raisons de suspecter la conduite d’Al Subaiy, le gouvernement qatari a choisi de fermer les yeux et de lui permettre de continuer à agir durant des années en toute impunité.

Le Qatar a également protégé de manière proactive les financiers d’al-Qaïda sanctionnés par les États-Unis, leur accordant des cartes d’identité qataris et, par conséquent, un refuge sûr. Le jordanien Ashraf Muhammad Yusuf Uthman Abd Al Salam, a été sanctionné pour avoir envoyé des centaines de milliers de dollars aux branches d’al-Qaïda en Irak et au Pakistan, et à l’ancien Front syrien Al Nusra, devenu aujourd’hui Hayat Tahrir Al Sham. De même, le Jordanien Abd al Malik Muhammad Yusuf Uthman Abd Al Salam, également connu sous le nom d’Umar Al Qatari, a été arrêté au Liban alors qu’il se rendait au Qatar, avec en sa possession des milliers de dollars destinés à al-Qaïda. On pense également que le Qatar a transféré des dizaines de milliers de dollars à un dirigeant de la branche d’al-Qaïda en Syrie, et qu’il a levé des fonds et transféré des dizaines de milliers d’euros à de hauts responsables de l’organisation. En accordant des cartes d’identité à certains des plus importants financiers d’al-Qaïda, le Qatar défend l’infrastructure du groupe terroriste depuis ses racines les plus profondes.

En finançant le terrorisme et en hébergeant des criminels et leurs bailleurs de fonds, le Qatar a assumé son rôle de sponsor du terrorisme. Alors que la Coupe du monde 2022 ne manquera pas d’impressionner les spectateurs qui découvriront le Qatar pour la première fois, une discussion significative sur le rôle du pays dans le parrainage du terrorisme doit être mise au premier plan.

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