Selon les médias iraniens, des centaines de femmes iraniennes se sont vues interdire mardi d’entrer dans un stade du nord-est de l’Iran pour assister au match de qualification de leur équipe nationale contre le Liban pour la Coupe du monde.
Les femmes n’ont pas été autorisées à entrer dans le stade Imam Reza de la ville sainte de Mashhad alors qu’elles étaient munies de leurs billets pour le match, a rapporté l’agence de presse semi-officielle Fars.
Cette exclusion a conduit ces dernières à organiser une manifestation à l’extérieur du stade, selon l’agence de presse.
S’adressant à Fars à l’extérieur du stade, une des exclues a déclaré : “Ils ont dit que les femmes pouvaient obtenir des billets et entrer dans le stade. Nous étions sur le site hier à de midi à 20h afin que nous puissions obtenir des billets. Toutes les dames qui sont ici ont des billets. Nous avons pris une journée de congés de notre travail, nous avons dépensé beaucoup d’argent, maintenant ils disent que les femmes ne peuvent pas entrer.”
Si les femmes ne sont pas autorisées à assister au match, “pourquoi nous ont-ils vendu des billets ? a demandé une autre femme.
L’Iran, déjà qualifié pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, a battu le Liban 2-0. Seuls des supporters masculins étaient présents dans les gradins, d’après les photos prises à l’intérieur du stade et publiées par les médias d’État.
Les dirigeants théocratiques iraniens s’opposent depuis toujours à la présence des femmes dans les stades ou se jouent des matchs de football masculins. Les femmes iraniennes ont en été bannies après la révolution islamique de 1979.
La fédération dirigeante du football mondial, la FIFA, a ordonné à l’Iran en septembre 2019 d’autoriser l’accès des femmes aux stades sans aucune restriction.
La directive de la FIFA est intervenue lorsqu’une jeune Iranienne nommée Sahar Khodayari, surnommée “Blue Girl” pour les couleurs de son équipe favorite, l’Esteghlal FC, est décédée après s’être immolée par le feu devant un tribunal car elle craignait d’être emprisonnée pour avoir tenté d’assister à un match déguisée en garçon.
En janvier, l’Iran a autorisé certaines femmes à assister au match de l’Iran contre l’Irak dans la capitale, Téhéran.
Les critiques de l’époque ont soutenu que l’Iran n’avait autorisé qu’un petit nombre de femmes à assister au match sous la pression de la FIFA, décrivant cette décision comme une opération de propagande pour “apaiser” la Fédération.
