L’élection présidentielle irakienne, censée avoir lieu aujourd’hui, a été reportée pour la seconde fois par le parlement irakien au mercredi 30 mars, faute de quorum des deux tiers.
Six mois après les élections législatives anticipées d’octobre 2021, l’Irak est toujours sans nouveau président, et par conséquent, sans nouveau Premier ministre en charge du pouvoir exécutif.
Le département des médias de la Chambre des représentants a déclaré que “le Parlement a fixé la date de l’élection du président de la République pour mercredi prochain”, tandis qu’une source officielle a confirmé que la raison de ce retard est lié à “l’absence de quorum des deux tiers parmi les 329 députés”.
Le communiqué du département des médias a indiqué que seulement 202 députés étaient présents à la session, alors que le quorum requis pour commencer l’élection était de 220 députés.
Samedi, la coalition “Cadre de coordination” a remis au parlement une liste de 126 parlementaires qui ont décidé de boycotter la session de l’élection présidentielle.
La liste a été remise au parlement par le représentant Ahmed al-Asadi, le porte-parole de la coalition, dont la majorité est composée des factions pro-iraniennes de la Mobilisation populaire.
Il y a quarante candidats à la présidence de la république, mais comme c’est souvent le cas, la compétition se limite à deux personnalités représentant les deux partis kurdes les plus en vue : l’actuel président Barham Salih, le candidat de l’Union patriotique du Kurdistan, et Reber Ahmed, le candidat du Parti démocratique du Kurdistan. Pour remporter l’élection, le candidat est supposé obtenir les voix des deux tiers des députés.
Dans les deux semaines suivant son élection, le président de la République doit nommer un Premier ministre, généralement le candidat de la plus grande coalition au sein du parlement. Dès sa nomination, le Premier ministre désigné dispose d’un mois pour composer le gouvernement.
Le mouvement sadriste, dirigé par Muqtada al-Sadr, grand vainqueur des élections législatives, encourage l’élection de Reber Ahmed. Muqtada al-Sadr a formé une alliance parlementaire (Sauver la Patrie) de 155 députés avec le Parti démocratique du Kurdistan et un grand bloc sunnite.
Al-Sadr affirme disposer d’une majorité suffisante au Parlement pour procéder à la formation d’un “gouvernement à majorité nationale.” Il espère rompre avec la tradition du consensus qui permet aux différentes forces politiques influentes de se partager le pouvoir. De cette manière, al-Sadr exclut de ses calculs des forces importantes de la scène politique, notamment le Cadre de coordination.
De son côté, le Cadre de coordination, qui compte une alliance de plus d’une centaine de députés, appelle au boycott.
Mercredi, la coalition “Sauver la Patrie” a annoncé son soutien infaillible à Reber Ahmed et à Jaafar al-Sadr, ambassadeur d’Irak à Londres et proche du chef du mouvement sadriste.