Le président Nigérien lance l’initiative de la “main tendue” vers l’Etat islamique

Il y a près de trois mois, le président de la République ouest-africaine du Niger, Mohamed Bazoum, a lancé une nouvelle approche intitulée “la main tendue”, vers les éléments qui ont rejoint les rangs de l’organisation terroriste Etat islamique.

Le président nigérien, fervent partisan du dialogue et de la négociation, a entamé ces derniers mois des discussions avec des membres de l’État islamique au Grand Sahara, responsable d’attentats meurtriers dans l’ouest du pays.

Depuis que la France a annoncé en février le retrait des forces Barkhane et européennes Takoba du Mali, le Niger craint que les terroristes ne renforcent leur présence dans la vaste région de Tillabéri.

Dans cette région située aux frontières du Burkina Faso et du Mali, l’Etat islamique contrôle de vastes zones et ses militants se trouvent à moins de 100 kilomètres de la capitale, Niamey.

Après une relative accalmie dans la région, une attaque survenue le 16 mars contre un bus et un camion a fait 21 morts.

Fin février, le président Mohamed Bazoum a annoncé qu’il a entamé des pourparlers avec des éléments terroristes dans une quête de paix, tandis qu’un de ses conseillers a indiqué qu’au cours des trois derniers mois, le président avait rendu la décision de libérer sept terroristes détenus au Niger, qu’il a reçus au palais présidentiel.

Par ailleurs, Bazoum a envoyé des émissaires auprès de neuf chefs terroristes et a souligné qu’il souhaitait prendre toutes les mesures susceptibles d’alléger le fardeau de l’armée nigérienne, qui paie un lourd tribut dans son combat contre le terrorisme.

Une source proche du président a informé l’AFP que cette délégation est composée d’élus locaux, de dirigeants influents, de religieux et de proches de personnalités extrémistes.

Les observateurs estiment que le dialogue doit s’accompagner de mesures concrètes pour empêcher les groupes armés de continuer à recruter des membres.

“Nous devons consolider le retour de l’État dans les zones marginalisées”, a déclaré le Général Mahamadou Abou Tarka, le chef du Haut-commissariat à la consolidation de la paix.

Le président Mohamed Bazoum avait longtemps prôné la stratégie de la “main tendue” lorsqu’il était ministre de l’intérieur du pays. Cela a conduit en 2016 à la reddition de dizaines d’ex-combattants du groupe terroriste nigérian Boko Haram, actif dans le sud-est du Niger, et qui ont suivi plus tard un programme de contre-extrémisme et de formation professionnelle.

L’expert du Laboratoire ouest-africain des sciences sociales, Bello Adamou Mamadou, a expliqué que la tâche n’est pas impossible, à condition que la population soit convaincue par la solution du “dialogue” et qu’elle accepte de vivre avec ses anciens bourreaux.

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