L’Allemagne met en garde contre un transfert croissant des richesses russes vers le Qatar

Le ministre allemand de l’Economie a appelé les pays du Golfe à ne pas chercher à tirer avantage des sanctions imposées à la Russie suite à son invasion de l’Ukraine.

Le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, qui s’est rendu dans certains pays du Golfe pour discuter de l’approvisionnement énergétique à long terme, a évoqué lundi 21 mars le flux de richesses russes transférées au Qatar, et a indiqué qu’il s’était entretenu avec des responsables qataris dans le cadre des efforts occidentaux pour faire pression sur la Russie.

En revanche, après sa visite au Qatar, le ministre allemand a déclaré aux journalistes à Abou Dhabi “qu’il n’a constaté aucune indication sur un flux de richesses russes transférées vers les Emirats”, le centre d’affaires de la région.

Robert Habeck a également appelé les Etats du Golfe à ne pas chercher à profiter des sanctions imposées à la Russie en raison de son invasion de l’Ukraine. “Je ne leur demande pas de se joindre aux sanctions… mais je leur demande de ne pas profiter des sanctions européennes et américaines”, a t-il précisé.

Les États du Golfe tentent de trouver un équilibre entre leurs alliés européens et la Russie, avec laquelle ils entretiennent des relations dans les domaines énergétique et économique.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont également résisté aux appels occidentaux à se servir de leurs capacités inutilisées pour contenir la flambée du prix du pétrole, par crainte que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne perturbe l’approvisionnement.

La Russie est le plus grand fournisseur en gaz de l’Allemagne, ce qui a contraint Robert Habeck à lancer plusieurs initiatives pour réduire la dépendance de son pays envers Moscou.

Lors de sa visite à Doha le 20 mars, le ministre allemand de l’économie a déclaré qu’un partenariat à long terme dans le domaine de l’énergie avait été conclu, tandis que le Qatar a affirmé que les deux pays comptent reprendre les discussions sur l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié.

Le ministère allemand de l’économie a révélé lundi dans un communiqué que les sociétés allemandes Hydrogenious et Uniper, participeront aux côtés de la compagnie pétrolière nationale des Emirats ADNOC et du japonais Jira, à un projet conjoint de transport d’hydrogène.

Dans la ville de Masdar à Abou Dhabi, où Robert Habeck inspecte un projet d’énergie solaire, le ministre a déclaré que les entreprises allemandes signeraient cinq protocoles d’accord liés à la recherche et au développement de l’hydrogène.

La délégation allemande devrait s’entretenir prochainement avec la Compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi (ADNOC) et avec le ministre de l’Énergie des Émirats arabes unis.

Robert Habeck a annoncé son intention de discuter de la récente visite du président syrien Bashar al-Assad aux Émirats arabes unis, sa première visite dans un pays arabe depuis le déclenchement de la guerre syrienne en 2011, qui intervient dans un moment tendu entre les Émirats arabes unis et Washington.

Un certain nombre de pays cherchent à éviter une crise énergétique et à parvenir à une certaine stabilité. Un communiqué du ministère émirati des Affaires étrangères a déclaré lundi que son ministre, le Cheikh Abdallah ben Zayed, avait discuté la veille avec son homologue japonais Yoshimasa Hayashi à Abou Dhabi, des efforts pour parvenir à la stabilité et à l’équilibre des marchés mondiaux de l’énergie et de l’alimentation à la lumière de l’évolution de la crise.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida, a déclaré la semaine dernière qu’il s’était mis d’accord avec le prince héritier d’Abou Dhabi, le Cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan, pour contribuer à stabiliser le marché mondial du pétrole qui est perturbé depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, renforçant l’importance des exportateurs du Golfe auprès des importateurs d’énergie comme le Japon.

Abou Dhabi et Riyad subissent encore la pression des occidentaux qui les poussent à augmenter leur production de pétrole afin de serrer la vis à la Russie, mais les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite ont confirmé leur attachement à l’accord OPEP.

Source : Middle-East Online

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