Les médias iraniens de l’opposition ont publié un document du renseignement révélant les efforts des gardiens iraniens de la révolution pour empêcher 37 responsables du gouvernement de l’ancien président Hassan Rouhani de quitter le pays. Ils ont indiqué que la principale raison en était la crainte du régime que ces personnes divulguent des informations confidentielles sur les méthodes de vente du pétrole, qui enfreignent les sanctions américaines imposées au pays.
Si ce document secret publié par la presse en septembre 2021 s’avère authentique, avec la signature de l’assistant juridique du service de renseignement des gardiens de la révolution, cela confirme deux choses ; la première est le mensonge du régime des mollahs qui a toujours affirmé qu’il ne contourne pas les sanctions américaines, notamment en exportant le pétrole par des méthodes illégales, et la corruption omniprésente dans le système Wilayat al-Faqih, car le document comporte également des noms de personnes impliquées dans des affaires de corruption et de pots de vin.
La deuxième est liée aux efforts des gardiens iraniens de la révolution pour poursuivre l’ancien président Hassan Rohani et le tenir pour responsable, surtout que les relations entre les deux parties étaient mauvaises à la fin du mandat présidentiel de Rohani.
La preuve en est que le document délivré par les services de renseignement des Gardiens de la révolution contient les noms de certaines personnes proches de Rohani, dont sa femme et sa nièce, ainsi que des directeurs d’organisations et d’agences gouvernementales comme le ministère du Pétrole, le Banque Nationale, la Compagnie pétrolière, la Compagnie nationale du gaz, la Petrochemical Holding Company et la société chargée de couvrir les entreprises afin qu’elles puissent contourner les sanctions américaines, etc.
La parution de ce document à ce moment précis pourrait conduire les pays occidentaux à se montrer plus sévères avec la République islamique, notamment en ce qui concerne les négociations nucléaires de Vienne visant à relancer l’accord de 2015.
Le Dr. Massoud Ibrahim Hassan, chercheur spécialiste des affaires iraniennes, explique que ce document confidentiel est issu de la crainte des mollahs d’une fuite d’informations sur les mécanismes d’exportation du pétrole iranien sous les sanctions américaines, d’autant que le dossier nucléaire a été jusqu’à présent en mouvement constant. Personne ne sait quand et comment se termineront les négociations de Vienne pour relancer l’accord. Le régime iranien reste évasif et tente de gagner du temps de peur que ses secrets ne soient dévoilés, parce qu’il est également conscient que parvenir à un accord avec l’Occident peut prendre beaucoup de temps.
Dans une déclaration au journal La Référence, le Dr. Hassan a noté que le conflit entre les gardiens de la révolution et l’ancien gouvernement Rohani a fait surface peu avant la fin du mandat présidentiel de Rohani. Ce qui se passe actuellement s’inscrit dans le cadre d’un règlement de comptes entre les deux parties, puisque Ali Khamenei, le guide suprême de la révolution iranienne, a déjà reproché à Rohani et à son gouvernement l’échec de la gestion du dossier nucléaire et les répercussions entrainées par le retrait des États-Unis de l’accord de Vienne.
