Iran : Le projet de restreindre le cyberespace balloté entre rejet populaire et volonté du régime

La confusion règne dans les institutions du régime iranien concernant la décision d’imposer des restrictions à l’usage d’internet. Après l’approbation par le parlement iranien du plan présenté par la commission chargée d’examiner les règles de “protection des droits des utilisateurs du monde virtuel”, le gouvernement du président Ebrahim Raisi a annoncé son rejet, obligeant l’Assemblée consultative islamique dirigée par Mohammed Baqir Qalbiyaf à annoncer l’annulation de cette décision.

En Iran, cela fait un certain temps que le projet visant à “restreindre le cyberespace” est sur la table. Son objectif est d’imposer le contrôle du gouvernement sur tous les réseaux sociaux et d’étouffer toute voix qui contesterait les décisions des institutions du régime, voire d’empêcher les Iraniens de s’informer sur l’actualité du monde et en même temps, empêcher le monde de découvrir les actes de répression exercés par le pouvoir sur les citoyens Iraniens.

Après l’annonce par la présidence du Parlement du rejet de la décision de restreindre l’espace virtuel, Ali Asghar Annabstani, un membre de la commission ayant présenté le plan, a critiqué et déploré la décision d’annuler le projet qui selon lui, était destiné à protéger les femmes. Il a déclaré : “Si nous ne contrôlons pas le cyberespace, les femmes souffriront plus que les autres, les droits des femmes dépendent du contrôle du cyberespace, et dans cet espace, les femmes sont plus exposées à la persécution.”

Le Dr Massoud Ibrahim Hassan, chercheur égyptien spécialisé dans les affaires iraniennes, explique que le guide suprême de la révolution iranienne, Ali Khamenei, a d’abord déclaré que les réseaux sociaux constituaient une menace pour le régime iranien, puis il a été question de “restreindre Internet”, mais ce qui a provoqué le rejet populaire, c’est que la décision stipulait d’empêcher l’accès à tous les moyens de communication occidentaux, et isoler ainsi les citoyens du monde extérieur.

Dans une déclaration au quotidien La Référence, Le Dr Massoud Ibrahim Hassan a estimé que la confusion qui règne entre le gouvernement et le parlement conduirait à terme à travailler sur l’amendement de certaines dispositions du projet afin de le représenter au parlement, car il est important, du point de vue du régime, de préserver les principes de la politique iranienne et de maintenir à tout prix les citoyens Iraniens à l’écart de l’influence occidentale.

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