Les coulisses de la visite d’Hassan Nasrallah en Iran

Avec les tensions actuelles entre l’Iran et Israël à l’heure des négociations pour relancer l’accord nucléaire de 2015, l’échec à parvenir à un accord entre Téhéran et les pays européens, ainsi que la pression israélienne sur Washington pour qu’il ne revienne pas à l’accord sur le programme nucléaire iranien dont il s’est retiré en 2018, l’information semble indiquer que Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais soutenu par le régime des mollahs, s’est rendu secrètement à Téhéran pour convenir d’une frappe militaire contre Israël dans le cas où ce dernier attaquerait les installations nucléaires iraniennes.

Cette visite n’a été révélée que par les médias israéliens qui ont indiqué qu’elle a eu lieu en décembre 2021 sur invitation des autorités iraniennes. Le régime iranien craint qu’Israël attaque ses installations nucléaires, qui ont subis au cours des années 2020 et 2021 à un certain nombre d’attentats et d’explosions, d’autant que les négociations de Vienne n’ont ni réussi à aboutir à la conclusion d’un nouvel accord entre l’Iran et l’Occident, ni même à faire revivre l’ancien accord nucléaire à travers la réintégration de Washington et la levée des sanctions économiques américaines imposées à l’Iran.

Bien que cette visite n’ait pas été rendue publique, le journal “Times of Israel” a rapporté que Nasrallah a informé le régime iranien que le Hezbollah ne répliquerait pas si Israël attaquait les installations nucléaires iraniennes, par crainte de représailles contre le Parti, d’autant que Tel-Aviv a déjà attaqué des sites opérationnels appartenant au Hezbollah en territoire syrien ou libanais. La dernière attaque en date a été annoncée par Nasrallah dans un discours qui a eu lieu près de la capitale syrienne, Damas, le 16 février 2022.

Au moment où la nouvelle de la visite d’Hassan Nasrallah en Iran a été annoncée, ainsi que ses entretiens avec les autorités iraniennes sur la manière d’attaquer Israël en cas d’attentat contre les installations nucléaires iraniennes, les médias israéliens ont rapporté le succès des forces américaines dans l’abattage de deux drones iraniens qui survolaient l’Irak le 17 février 2022.

Le Dr Muhammad Ebadi, chercheur spécialisé dans les affaires iraniennes, explique que la relation étroite entre Nasrallah et le guide suprême iranien ne nécessite pas que le dirigeant du Hezbollah se déplace en Iran au risque de mettre sa vie en danger, dans la mesure ou le guide suprême peut lui transmettre ses instructions à distance, d’autant que ce dernier considère Nasrallah comme un pilier sur lequel repose le projet iranien dans la région depuis l’assassinat du commandant de la force Al-Qods, Qassem. Soleimani.

Ebadi a souligné que Muhammad Kawtharani, le responsable du dossier irakien au sein du Hezbollah libanais, a rencontré plus d’une fois en Irak Ismail Qaani, le commandant de la Force Qods des Gardiens de la révolution islamique, dans le contexte de la résolution de la crise insoluble entre les factions chiites irakiennes après les récentes élections législatives en Irak. Une occasion favorable pour faire passer des messages sensibles entre l’Iran et le Hezbollah.

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