Syrie : “Tahrir al-Sham” retravaille son image pour échapper aux accusations d’extrémisme

Pendant que l’organisation terroriste “Hay’at Tahrir al-Sham” contrôle la province syrienne d’Idleb et une partie de la campagne occidentale d’Alep, ainsi que Lattaquié et la plaine d’al-Ghab, l’unité armée dirigée par Abu Muhammad al-Julani s’emploie à renforcer ses rangs avec de nouveaux combattants, à travers la mise en place d’une formation militaire qui exige plusieurs conditions que les postulants doivent remplir pour être admis. Une nouvelle méthode très différente des traditionels enrollements forcés que le groupe a toujours pratiqués jusque-là. La faction d’al-Julani a également lancé une série de campagnes de communication destinées à diffuser une image plus “modérée” de l’organistion à l’interieur de la Syrie et devant la communauté internationale.

Tahrir al-Sham a réussi à étendre son contrôle militaire après de nombreux conflits avec d’autres factions. Ces conflits internes ont conduit à la dissolution de plusieurs divisions affiliées à l’Armée syrienne libre, un rassemblement de groupes insurgés formé en 2011. Le groupe a ensuite formé du personnel dans le cadre de véritables cours de formation militaire qui ont donné plusieurs promotions de diplômés. Aussi, la branche militaire et le service de recrutement du groupe ont assisté en décembre 2021 à une augmentation du nombre de campagnes d’admission pour diverses spécialisations.

Anas al-Shami, le porte-parole du département de recrutement militaire de Tahir al-Sham, a déclaré qu’en règle générale, les conditions requises pour accepter un postulant sont une bonne forme physique, l’absence de toute blessure pouvant empêcher la participation à l’entraînement militaire, ainsi que l’âge qui doit être compris entre 18 et 35 ans, à savoir un âge adapté au port d’armes et à l’entraînement. Il a ajouté que la durée de ces cours était limitée à 60 jours maximum répartis sur deux sessions successives.

Le Gouvernement de salut syrien, l’administration locale de l’opposition syrienne qui supervise la gestion des zones d’influence de Tahrir al-Sham, a annoncé le 20 octobre 2021 la création d’une école spécialisée dans les affaires militaires sous le nom de “Faculté militaire”. Cette école est chargée de former ses étudiants pour en faire des officiers qualifiés destinés à servir dans les rangs des divisions militaires en combat dans le nord de la Syrie.

D’autre part, Tahrir al-Sham souhaite s’afficher comme une véritable organisation politique et affirme avoir rompu ses relations avec al-Qaïda. Le journal américain Washington Post a confirmé qu’en se dissociant d’al-Qaïda et en assouplissant certaines restrictions d’ordre religieux sur la société, le groupe cherchait à se présenter comme une organisation locale de l’opposition syrienne qui gère les affaires de la population dans la province d’Idleb.

Le rapport publié par le Washington Post a indiqué que Tahrir al-Sham, qui bombardait les stations de radio pour avoir diffusé de la musique et recruté des femmes, a depuis peu cessé ces pratiques pour convaincre les Syriens et le monde qu’il n’est plus aussi extrémiste qu’auparavant.

D’après le journal américain, l’objectif de l’organisation est d’assurer sa place parmi les Partis en lice pour le pouvoir en Syrie.

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