Hisham Al-Najjar : “Ghannouchi est le mentor et le professeur d’Erdogan”

Hisham al-Najjar, chercheur spécialiste des groupes islamiques, a déclaré à l’occasion d’un colloque intitulé “La Tunisie, une tentative de compréhension”, que Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennahda, est un mentor et un professeur pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, ajoutant que le disciple Erdogan avait réussi à maîtriser les articulations de la Turquie, tandis que le professeur Ghannouchi avait échoué à les mettre en œuvre en Tunisie.

Lors de cette conférence organisée le lundi 10 janvier 2022 par le Centre arabe de recherches et d’études, al-Najjar a indiqué qu’après la chute en Egypte de “la maison mère” de la Confrérie des Frères musulmans, Ghannouchi a cherché, en collaboration avec Erdogan, à inaugurer un nouveau centre pour la Confrérie dans les pays du Maghreb.

Il a ajouté que les récentes tentatives de Ghannouchi pour sauver le projet de la Fraternité étaient comparables à la cigarette du condamné, expliquant que les raisons de la chute de la Fraternité en Egypte sont les mêmes qui l’ont menée à son déclin en Tunisie, et que le sort des deux branches serait le même. Selon al-Najjar, la Confrérie en Turquie connaitra une fin similaire. La seule chose qui les distinguera, sera le temps que chacune de ces branches aura passé au pouvoir.

Le chercheur estime que le désir des Frères musulmans tunisiens n’est pas de servir la religion ou les citoyens, mais d’atteindre un puissant pouvoir financier soutenu et protégé par une forte influence politique, expliquant qu’au lieu de se pencher sur l’éducation, la santé et l’économie, Ghannouchi a fait du Parlement un réseau mafieux au service du projet de la Confrérie.

Hisham al-Najjar a également expliqué que les options d’Ennahda sont limitées au vu du soutien populaire aux décisions du président tunisien Kais Saied, notant que le succès de Saied n’est pas du à la chute des Frères musulmans, car le renversement d’un pouvoir aurait nécessité un projet alternatif, et une tentative d’appliquer le modèle égyptien en réalisant des succès économiques.

“La Tunisie, une tentative de compréhension” a marqué l’ouverture des colloques de cette nouvelle année organisés par le Centre arabe de recherche et d’études. Aux côtés de Hisham al-Najjar, plusieurs autres chercheurs spécialistes des affaires islamiques y ont pris la parole, comme Nevine Massad, professeure de sciences politiques à l’Université du Caire, Mahmoud Hamed, journaliste, écrivain et chercheur en sciences politiques, et Hossam al-Haddad, également chercheur en sciences politiques.

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