Des dizaines de femmes manifestent contre les talibans à Kaboul

Des dizaines de femmes afghanes ont manifesté à Kaboul aujourd’hui, 28 décembre, pour exiger le respect de leurs droits et la fin des “massacres” commis par les talibans contre les membres de l’ancien régime, avant qu’elles ne soient rapidement dispersées par des hommes armés.

Une trentaine de jeunes femmes rassemblées près d’une grande mosquée du centre de la capitale afghane ont réussi à marcher quelques centaines de mètres en scandant “Adalah” (justice) avant d’être interrompues.

Les talibans ont brièvement arrêté un certain nombre de journalistes présents pour couvrir la manifestation. Leurs caméras ont été confisquées puis restituées une fois tous les enregistrements supprimés.

“Je demande au monde: dites aux talibans d’arrêter les meurtres”, a déclaré à l’Agence France Presse Nayera Koahistani, une jeune manifestante. “Nous voulons la liberté, nous voulons la justice”, a-t-elle ajouté.

Une autre manifestante, Laila Bassam, a lancé : “Pour la millième fois, nous voulons que ce groupe arrête sa machine criminelle”, précisant que “les anciens membres de l’armée et employés du gouvernement sont directement menacés”.
L’appel à manifester a été lancé sur les réseaux sociaux afin de protester contre les “mystérieux meurtres de jeunes hommes, en particulier les anciens soldats du pays”.

L’ONU, les deux ONG Amnesty International et Human Rights Watch affirment que des informations fiables font état d’exécutions arbitraires et de disparitions. Plus de 100 anciens policiers et agents du renseignement auraient disparus depuis l’arrivée au pouvoir des talibans en août 2021, selon l’ONU et les ONG.

Une autre marche de femmes a été organisée à Kaboul pour exiger le respect de leurs droits à l’éducation et au travail.
Le nouveau gouvernement afghan interdit la plupart les manifestations, hormis dans de rares cas où les slogans sont en sa faveur.

Dans leur quête de reconnaissance internationale, les talibans se sont engagés à gouverner de manière moins brutale que lors de leur premier mandat entre 1996 et 2001, qui a pris fin avec l’invasion de l’armée américaine. Toutefois, les femmes restent encore exclues de la fonction publique et de l’accès à l’enseignement secondaire.

Les talibans ont également émis des recommandations exigeant des chauffeurs de taxi de ne pas permettre aux femmes de monter dans leurs voitures sur de longues distances si elles ne sont pas accompagnées d’un homme.

Il y a quelques jours, c’est leur droit de voyager qui a été restreint. Le 26 décembre, le ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice a publié une nouvelle recommandation, obligeant les femmes qui souhaitent voyager sur de longues distances à être accompagnées par un homme de leur famille proche.

“Les femmes voyageant plus de 45 miles (72 kilomètres) ne peuvent pas faire le trajet si elles ne sont pas accompagnées par un membre proche de la famille “, a déclaré à l’AFP Sadeq Akif Muhajir, le porte-parole du ministère.

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