La Confrérie des Frères musulmans s’enlise dans la crise avec l’émergence de deux clans

Les Frères musulmans traversent une crise sans précédant depuis que ses responsables réfugiés à Istanbul, dirigés par Mahmoud Hussein, ont décidé de former un comité pour gérer le Groupe et nommer officiellement un chef à sa tête, sans préciser l’identité des membres qui le composent, en pleine période de conflit avec le guide par intérim Ibrahim Mounir, dont le siège se trouve à Londres.

L’indifférence affichée par les dirigeants de la Fraternité envers la décision de justice rendue hier, 19 décembre, à l’encontre du guide par intérim Mahmoud Ezzat, condamné à la prison à perpétuité, est peut-être due à sa survenance en pleine escalade des tensions entre les différentes branches du Groupe, qui traverse la pire période de son histoire.

La branche turque a déclaré que les membres du comité seront annoncés au moment opportun, mais le plus intéressant dans ces développements, réside dans le fait que c’est le guide Mustafa Tolba qui remplacera Ibrahim Mounir à la tête du nouveau comité.

Les observateurs estiment que la formation du comité est arrivée en réponse à la décision d’Ibrahim Mounir d’exclure un certain nombre de dirigeants du mouvement d’Istanbul, après les avoir écartés de la gestion financière, source de toutes les divergences existantes.

Le mouvement a pris ces décisions fatidiques lors d’une réunion organisée dans un hôtel d’Istanbul, qui a réuni des dirigeants influents, en colère contre la gestion du Groupe par Ibrahim Mounir. Parmi eux, des membres du Conseil général de la Choura et des partisans de Mahmoud Hussein.

Mustafa Tabla est une figure influente de la Fraternité. Il a occupé le poste de chef adjoint du Conseil de la choura des Frères musulmans en Turquie, limogé par Mounir. En outre, il entretient des relations étroites avec Ankara.

Bien que les autorités égyptiennes l’aient inscrit sur leur liste de terroristes, Tabla a toujours la capacité de manœuvrer grâce à sa nationalité britannique.

Les observateurs estiment que les récentes décisions ont conduit à la scission de l’organisation internationale en deux clans : La Confrérie égyptienne supervisée et dirigée en secret par Mahmoud Hussein, et l’organisation internationale du Groupe sous la houlette d’Ibrahim Mounir.

Des sources affirment que d’autres fronts se formeront dans un proche avenir en raison des tentatives de certains dirigeants de se distancier de ces conflits, et de la colère des partisans les plus jeunes contre les dirigeants qui les ont plongés dans une bataille avec le régime avant de les abandonner.

L’isolement de certains responsables, dont beaucoup sont en prison et dans l’incapacité de communiquer avec l’extérieur, contribue également à creuser le fossé et à alimenter la confusion.

Les observateurs soutiennent que la crise que traverse le Groupe en Egypte est indissociable de certains autres évènements, comme les derniers développements politiques en Tunisie, où le Mouvement islamiste Ennahda est dans un état de désintégration suite à la démission de certains responsables, ou au Maroc avec la défaite du Parti de la justice et du développement aux dernières élections.

Toutefois, malgré les coups de bâton reçus dans de nombreux pays par les différents groupes de l’islam politiques et les branches “fréristes”, les Frères musulmans sont encore capables d’influencer et de se repositionner.

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