Espionnage électronique et définition du “terrorisme”

Le monde ne s’est pas encore mis d’accord sur une unique définition, précise et claire du mot “terrorisme”. Chaque analyste définit le phénomène selon ses déterminants et sa vision des choses. Certains s’appuient sur les enjeux politiques du terrorisme, tandis que d’autres jugent les évènements sous un angle purement économique.

Bien que cette confusion empêche la formation d’un mécanisme et la construction d’une vision globale pour faire face à l’extrémisme, elle a positivement contribué à étudier tous les aspects de terrorisme, qu’il soit économique, idéologique, intellectuel, ou technologique.

L’espionnage électronique est une forme de terrorisme technologique, désormais largement utilisé pour obtenir des informations destinées à intimider des personnalités et des Etats, comme pour mettre en œuvre des opérations terroristes au sens propre. Loin d’être l’apanage des groupes extrémistes, ce procédé est tout autant exploité par les gouvernements et les institutions officielles.

Les chercheurs définissent le “terrorisme technologique” comme étant des attaques illégales directes ou des menaces à des fins de représailles, d’extorsions, ou d’influence sur les gouvernements, les populations ou l’ensemble de la communauté internationale pour atteindre certains objectifs à caractère politique, religieux ou social.

Certains chercheurs affirment que le cyberterrorisme est une pratique en constante augmentation contre les pays développés, dont les infrastructures sont principalement gérées grâce à l’informatique, les rendant plus vulnérables que d’autres pays, moins industrialisés. Cette puissante forme d’attaque “terroriste” peut être lancée contre des infrastructures vitales, et est capable de paralyser les systèmes de communication, de commandement et de contrôle, perturber les systèmes de défense aérienne, maritime et terrestre.

Le cyberespionnage s’est développé pour plusieurs raisons. Parmi elles, la vulnérabilité des réseaux d’information, construits de manière “ouverte” afin d’en faciliter l’accès aux utilisateurs. Cette expansion a mis en évidence les lacunes des systèmes de stockage de données, exploitées par certaines entités pour accéder à des informations confidentielles.

La particularité d’Internet réside dans sa facilité d’utilisation et sa disponibilité auprès de toutes les couches sociales, ce qui en fait une précieuse opportunité pour collecter des informations de natures diverses, avec un simple ordinateur, une connexion et un logiciel espion.

Parallèlement, le processus de traçage qui permet de découvrir les coupables demeure complexe et les investigations peuvent durer plusieurs années.

Au fil des ans, le nombre de scandales faisant suite à des opérations d’espionnage électronique a fortement augmenté, avec des objectifs très variés. Il y a eu notamment le programme “Pegasus” développé par la société israélienne NSO, qui a fait beaucoup de bruit dans les médias, selon lesquels le logiciel espion israélien avait ciblé de nombreux dirigeants, journalistes et politiciens du monde entier.

Le réseau d’information britannique BBC a indiqué que le programme avait pris pour cible environ 50 000 personnalités, dont le président Français Emmanuel Macron.

Le quotidien français Le Monde a rapporté qu’Emmanuel Macron fait l’objet d’opérations d’espionnage électronique de plusieurs pays étrangers depuis 2017.

Le journal a également indiqué que le président sud-africain Cyril Ramaphosa et 600 responsables gouvernementaux de 34 pays sont espionnés depuis de nombreuses années au profit des services de renseignement de plusieurs pays.

Ces opérations successives ont rappelé une fois de plus le scandale de la National Security Agency en 2013, lorsque la presse avait prouvé que l’agence américaine a mis sur écoute des dizaines de dirigeants et d’hommes politiques, dont la chancelière allemande Angela Merkel, bien que l’Allemagne soit l’un des plus grands alliés des États-Unis.

Edward Joseph Snowden, l’ancien employé de la Central Intelligence Agency et de la National Security Agency, a confirmé l’espionnage de masse pratiqué par les Etats-Unis et la Grande Bretagne, et la manière dont ces deux puissances enregistrent les données de millions d’entités et de citoyens pour, entre autres, analyser leurs comportements sur Internet.

La radio danoise publique DR (anciennement Danemarks) a ajouté que les services danois de la défense et du renseignement avaient étroitement coopéré avec l’Agence de sécurité nationale des États-Unis entre 2012 et 2014, pour collecter des informations sur des hommes politiques européens.

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