Le régime Taliban exploite l’Etat islamique pour obtenir une reconnaissance internationale

Les talibans tentent encore de se faire reconnaître par la communauté internationale, 100 jours après avoir pris les rênes du pouvoir en Afghanistan.

Le Mouvement a décidé de prendre une nouvelle direction. Au lieu de poursuivre sur la voie des concessions politiques entamées dès le premier jour de sa deuxième ascension, il cherche désormais à exploiter la terreur de l’Etat islamique, étant donné qu’il ne peut pas traiter avec les organisations terroristes en raison de cette reconnaissance internationale qu’il n’arrive toujours pas à obtenir.

Les médias locaux ont fait mention des menaces proférées par les talibans à travers leur porte-parole, selon lesquelles le Mouvement n’a pas de contrôle sur l’Etat islamique.

Le site iranien Téhéran Times a cité sur Twitter les déclarations du porte-parole du Mouvement, Suhail Shaheen, dans lesquelles il envoie un message à la communauté internationale faisant allusion à la possibilité de voir l’Etat islamique s’emparer du pouvoir en Afghanistan.

“Si la communauté internationale ne reconnaît pas le Groupe, l’Etat islamique reprendra le pouvoir”, a déclaré Suhail Shaheen, selon le site iranien.

C’est la première fois que les talibans utilisent de manière aussi claire la carte de l’Etat islamique comme moyen de pression.

Ces déclarations évoquent les anciennes relations de l’Etat islamique avec le Mouvement taliban, rappelant que tout groupe opérant à l’intérieur de l’Afghanistan doit se placer sous la bannière du Mouvement.

En juillet 2015, le Conseil de la Choura des talibans (Parlement islamique) a envoyé une lettre à Abou Bakr al-Baghdadi, l’ancien chef de l’Etat islamique, intitulée “Cheikh Abou Bakr al-Baghdadi et ses frères combattants”. Dans cette lettre publiée dans le numéro 111 du magazine Al-Samoud dès la montée de l’organisation en Afghanistan, le mollah Mansour, l’ancien chef du mouvement – et à l’époque superviseur au Conseil de la Choura – a donné à al-Baghdadi l’autorisation de mener le djihad du côté de l’Émirat islamique des talibans.

Il a ajouté : “Les héros du djihad contemporain comme l’imam des moudjahidines (combattants) Cheikh Abdullah Azzam, le chef des moudjahidines Cheikh Oussama ben Laden, Abou Musab al-Zarqawi et Khattab, étaient tous fiers d’avoir été des disciples de l’école afghane du djihad dirigée par le Mouvement.”

Après environ 20 ans de violence depuis de sa chute en 2001, le Mouvement a repris le pouvoir en commençant par adresser au monde un message selon lequel il ne permettrait pas à des groupes terroristes dirigés par l’Etat islamique d’exploiter les terres afghanes pour mener sa guerre.

Le porte-parole du Mouvement, Suhail Shaheen, a déclaré à la veille de l’accession au pouvoir des talibans, que ces derniers étaient “engagés à ne permettre à personne d’utiliser le sol afghan contre les États-Unis ou leurs alliés”.

Cependant, la menace lancée par les talibans n’est pas de nature à rassurer la communauté internationale qui n’a pas confiance dans le Mouvement en raison de son histoire et de ses relations suspectes avec d’autres groupes terroristes comme Al-Qaida, ainsi que de son incapacité à tenir ses promesses et à garantir la sécurité dans le pays.

Par conséquent, si l’Etat islamique réussit à s’emparer de quelques zones en Afghanistan, la communauté internationale se verrait obligée de mener des frappes contre le pays et de renverser le gouvernement taliban.

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