Négociations de Vienne : Le ton monte entre Israël et l’Iran

Le torchon brûle toujours entre Israël et l’Iran. Il ne se passe plus un jour sans qu’une partie ne menace l’autre. Tandis que Tel-Aviv estime que Téhéran menace sa sécurité et que son programme nucléaire est un danger majeur pour la région et pour le monde, Téhéran prétend l’inverse et accuse l’Etat d’Israël d’assassiner ses scientifiques et de détruire ses installations nucléaires.

Dans ce contexte, Tel-Aviv multiplie les efforts pour empêcher Washington de reprendre les négociations visant à relancer l’accord nucléaire de 2015, et Téhéran insiste auprès de Washington pour lever les sanctions américaines avant de reprendre les négociations de Vienne.

En réponse à l’annonce américaine selon laquelle les pourparlers de Vienne entre l’Iran et les grandes puissances pourraient reprendre dans un avenir proche, le ministre israélien des Finances, Avigdor Lieberman, a déclaré le 21 octobre à la presse : “Aucune action ou accord diplomatique n’empêchera le programme nucléaire iranien, car l’Iran considère la Corée du Nord comme un (modèle), et malgré les mesures diplomatiques qui ont été prises jusqu’à présent, nous assistons à un développement sans précédent de son programme nucléaire.”

Les déclarations du ministre israélien des Finances laissent transparaitre l’inquiétude croissante d’Israël qui avait salué en mai 2018 le retrait de l’ancien président américain Donald Trump de l’accord nucléaire, et qui s’était fermement opposé à la tenue de pourparlers entre Washington et Téhéran pour le relancer. Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, s’est récemment rendu à Washington pour tenter de persuader le président américain Joe Biden d’abandonner les négociations et d’affronter le programme nucléaire iranien.

Le journaliste écrivain spécialiste des affaires iraniennes, Oussama Al-Hatimi, explique que la montée de ton des déclarations israéliennes concernant le programme nucléaire iranien vise à créer un état de terreur générale pour pouvoir exercer plus de pression sur Téhéran, et accélérer – contrairement à l’annonce de Tel-Aviv – la reprise des négociations de Vienne, car, selon lui, le gouvernement israélien est conscient que chaque jour qui passe sans retour aux négociations donne à Téhéran l’opportunité et le temps de prendre plus de libertés dans le développement de l’arme nucléaire.

Al-Hatimi a souligné dans une interview exclusive au journal “La Référence”, que l’objectif de Tel-Aviv dans ses déclarations aux menaces à peines voilées, est d’obliger indirectement l’Iran a restreindre ses activités nucléaires, un sujet de discorde qui dure depuis des décennies entre les deux pays, qui possèdent tous deux un projet expansionniste dans la région. Par conséquent, chaque partie tient à ce que l’autre ne dépasse pas une certaine limite d’influence, ce qui les incite de temps à autre à se lancer des joutes verbales qui s’apparentent parfois à un guerre par procuration, mais, selon Al-Hatimi, il n’y a aucun risque qu’un guerre globale n’éclate entre les deux pays, bien conscients que l’existence de l’un sert les intérêts de l’autre.

De son côté, le Dr Masoud Ibrahim Hassan, également analyste spécialisé dans les affaires iraniennes, affirme qu’Israël peut faire beaucoup avec l’Iran, que ce soit en termes de cyberattaques ou d’attaques militaires, mais avec une administration américaine convaincue que la limitation du programme nucléaire iranien ne se fera qu’en s’asseyant à la table des négociations avec l’Iran, cela pose un grand dilemme pour Israël.

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