Accusé d’avoir été membre du “Comité de la mort” en 1988, le président iranien se retire du sommet sur le climat

La semaine dernière, les familles des victimes torturées dans les prisons iraniennes ont déposé une requête officielle auprès des autorités écossaises, exigeant l’arrestation du président iranien Ebrahim Raisi s’il venait à participer au sommet sur le climat organisé à Glasgow, selon un rapport du journal britannique “The Times”.

Retrait immédiat

Immédiatement, lundi 11 octobre, le ministère iranien des Affaires étrangères a officiellement annoncé la non-participation de Ebrahim Raisi au sommet sur le climat, justifiant son absence par la non-adhésion à part entière de l’Iran à l’accord sur le climat.

A son tour, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a déclaré dans des communiqués de presse que l’Iran participera bien au sommet et sera représenté par une délégation spéciale, mais que le président iranien n’y participera pas lui-même, ajoutant : “Dès le début, ce voyage ne faisait pas partie du programme du président… parce que Téhéran n’est pas pleinement membre de l’accord sur le climat”, selon le journal Al Arabiya.

Colère contre Ebrahim Raisi

La chaîne d’opposition “Dur TV” a attribué l’absence d’Ebrahim Raisi aux protestations des Iraniens opposés à sa participation, et à leurs appels pour qu’il soit jugé conformément aux lois écossaises.

La même chaîne a indiqué dans un reportage télévisé que le procès en Suède du juge iranien Hamid Nouri, accusé d’être impliqué dans les exécutions de masse de 1988, a semé l’inquiétude parmi les responsables iraniens et les a empêchés de se rendre en Europe, aux États-Unis et dans d’autres pays.

Le Comité de la mort

Alors que l’opposition accuse le président iranien de complicité dans l’exécution de plus de 5 000 prisonniers politiques en raison de son appartenance à un quatuor appelé “le Comité de la mort”, Naomi McAuliffe, la directrice d’Amnesty International en Écosse, a confirmé que l’organisation disposait de preuves selon lesquelles le président iranien a été impliqué dans des actes de torture en 1988 pendant qu’il était fonctionnaire de l’appareil judiciaire iranien.

Les exécutions avaient été effectuées sur ordre de Ruhollah Khomeini, le Guide suprême du régime iranien à l’époque, après avoir formé le “Comité de la mort”, composé de quatre membres : Ebrahim Raisi, l’actuel président iranien et procureur par intérim à l’époque, Mostafa Pourmohammadi, ancien ministre de la Justice et de l’Intérieur et représentant du ministère du Renseignement, Hossein Ali Nyiri, ancien procureur, et Morteza Eshraqi, procureur général de Téhéran en ce temps là.

Lors de sa première conférence de presse après son élection à la présidence, le président iranien avait affirmé qu’il avait toujours défendu les droits de l’homme. Ebrahim Raisi, qui était à la tête du pouvoir judiciaire du pays jusqu’à son entrée en fonction en août dernier, a soutenu que toutes les initiatives qu’il a prises durant ses années de service étaient toujours orientées vers la défense des droits humains.

A noter qu’en 2019, le Trésor américain avait inscrit le nom d’Ebrahim Raisi sur la liste des sanctions pour avoir été membre du “Comité de la mort” en 1988, et pour avoir participé à la répression du “Mouvement vert”.

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