Emmanuel Macron : Le G20 doit “poser ses conditions pour la reconnaissance des talibans”

Le président français Emmanuel Macron a déclaré ce mardi 5 octobre que le Groupe des 20 composé des grandes puissances mondiales devait “poser des conditions” avant de reconnaitre le régime taliban, notamment “l’égalité entre les femmes et les hommes” en Afghanistan et la poursuite des évacuations humanitaires.

Le président a déclaré sur la chaine de radio France Inter : “Nous devons absolument, nous, c’est-à-dire les Européens, les Américains, la Chine, la Russie, les grandes puissances aussi bien d’Afrique, d’Asie du Pacifique et d’Amérique latine réunis, avoir un message très clair : nous, nous posons nos conditions pour la reconnaissance des talibans.” Il a ajouté : “Il semble que la reconnaissance internationale ait un prix, que la dignité des femmes afghanes, que l’égalité femmes-hommes soit un des points sur lesquels nous insistions, et qui soit une condition pour nous.”

Depuis la prise de Kaboul par les talibans le 14 aout 2021 après 20 ans d’occupation américaine en Afghanistan, la communauté internationale s’interroge sur le bien-fondé de la reconnaissance du régime taliban, selon l’Agence France-Presse.

“Il ne faut avoir aucune naïveté, ceux qui pouvaient croire que les talibans seraient libéraux ont une réponse”, a déclaré Emmanuel Macron.

En effet, bien que les talibans n’aient provoqué aucune effusion de sang depuis leur retour au pouvoir, ils n’autorisent toujours pas les filles à étudier et les femmes à travailler, prétextant vouloir garantir leur sécurité.

Le président français a énuméré les conditions qui pourraient permettre la reconnaissance officielle du gouvernement taliban : “La première, pour moi, c’est que les talibans nous permettent de continuer les opérations humanitaires”, qui se déroulent actuellement “au compte-gouttes”, a-t-il précisé en référence aux évacuations des ressortissants afghans et franco-afghans.

La “deuxième chose”, c’est “que le régime taliban soit clair sur la condamnation, la non-coopération avec tous les groupes terroristes islamistes de la région.”

La troisième condition énoncée par le chef d’Etat est liée au respect des droits de l’homme et de la dignité des femmes. “Il faut regarder la situation en face, elle est terrible pour les femmes afghanes aujourd’hui.”

Dans ce contexte, un sommet extraordinaire du G20 sera organisé en Italie le 12 octobre pour discuter de l’aide humanitaire et de la lutte contre le terrorisme en Afghanistan. Le Premier ministre italien Mario Draghi a appelé à “tout faire” pour défendre les droits des femmes afghanes.

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