La Tunisie s’affranchit constitutionnellement des Frères musulmans

Des rapports tunisiens indiquent que le président de la République tunisienne, Kais Saied, est sur le point de définir les paramètres de la prochaine étape de la vie politique du pays, dont le processus a débuté le 25 juillet dernier avec le gel du Parlement et la dissolution du gouvernement. Cette nouvelle étape confirme la récente déclaration du président tunisien à Sky News Arabia, selon laquelle “la possibilité d’un amendement de la constitution n’est pas exclue.”

Walid Al-Hajjam, le conseiller du président tunisien, a confirmé le 9 septembre qu’il y avait une réelle volonté d’amender le système politique en Tunisie, éventuellement par référendum, que la constitution devrait être suspendue et qu’un système temporaire de gouvernance devrait être mis en place.

Avant les récents événements et les dernières décisions prises par le président tunisien, le système du gouvernement, sanctionné par la Constitution de 2014, a fait l’objet de nombreuses critiques. Certains l’ont qualifié de système hybride, car il n’est ni pleinement parlementaire ni présidentiel.

La Constitution exige que le président de la République soit choisi par des élections directes auxquelles le peuple participe, mais en même temps, elle n’accorde pas de pouvoirs qui traduisent le nombre des voix obtenues. Ce droit représente également un obstacle au système parlementaire complet qui accorde des pouvoirs aux députés.

La Tunisie a connu une traduction négative des scrutins qui s’est soldée par des conflits violents dans la période qui a précédé le 25 juillet, entre la présidence représentée par Kais Saied et le Parlement dirigé par Rashid Ghannouchi et le Premier ministre.

Dans ce contexte, des batailles politiques ont éclaté entre les trois institutions et ont fini par conduire chaque partie à tenter de sauver ses propres intérêts. Le mouvement Ennahda qui contrôle le Parlement, appelle à évincer le Président de la République et à travailler à la mise en œuvre d’un système purement parlementaire, tandis que Kais Saied prône un système présidentiel en adéquation avec les choix démocratiques des électeurs.

Les tentatives de réforme du président tunisien étaient jusque là irréalistes compte tenu de la résistance du Parlement dirigé par le mouvement Ennahda, mais les décisions du 25 juillet et les procédures lancées contre la corruption ont rapproché la Tunisie d’un système présidentiel qui donne au président de la République des pouvoirs supplémentaires en terme de politique étrangère, non prévus dans la Constitution de 2014.

Après 2011, la Tunisie a procédé à la rédaction d’une Constitution ratifiée par le peuple et entrée en vigueur en 2014. On suppose que cette Constitution a été placée sous le contrôle des groupes religieux dirigés par le mouvement Ennahda, dont la priorité était de contrôler les appareils de l’État. Ennahda avait parié à juste titre sur la victoire parlementaire et a pris les rênes du pouvoir depuis la rédaction de la Constitution jusqu’au 25 juillet dernier.

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