Lors de la première rencontre entre le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Naftali Bennett, de nombreux messages et même des menaces ont été adressés au régime iranien des mollahs, concernant la manière dont Washington traiterait le programme nucléaire iranien. Le Premier ministre israélien avait soutenu que l’Iran était une source d’inquiétude et de terrorisme au Moyen-Orient et qu’il doit être empêché par tous les moyens de se doter de l’arme nucléaire.
Rencontre américano-israélienne
Au cours de cette réunion qui s’est tenue à Washington, D.C le 27 août 2021 et qui avait pour objet la menace iranienne, le président américain a assuré à Bennett que si l’approche diplomatique s’avère inefficace pour traiter avec le régime iranien et l’empêcher d’acquérir l’arme nucléaire, Washington considérerait plusieurs autres options pour y parvenir.
Ce qui menace grandement le régime iranien, c’est l’annonce du président Biden du soutien de son pays à l’armée israélienne pour faire face à toute menace de Téhéran, révélant les efforts des États-Unis pour équiper le système de défense antimissile Iron Dome de l’armée israélienne avec les missiles appropriés.
Les déclarations de Biden ont été saluées par le Premier ministre israélien qui a souligné que son pays considère Téhéran comme la principale source de terrorisme dans la région, et que tous les pays concernés devraient empêcher les autorités iraniennes d’exploiter des centrifugeuses à la centrale nucléaire de Natanz. Il a précisé que cela nécessitait un plan pour contenir l’Iran et l’obliger à conclure les négociations pour mettre fin à son programme nucléaire, et l’empêcher d’étendre sa présence dans la région.
Négociations de Vienne
La visite du Premier ministre israélien coïncide avec la suspension des négociations autour du nucléaire iranien, tenues dans la capitale autrichienne, Vienne, dans le but de relancer l’accord nucléaire conclu en 2015 entre l’Iran et les grandes puissances. Les Etats-Unis ont appelé le régime iranien à renoncer à sa position intraitable dans les négociations de Vienne pour que Washington revienne à l’accord dont l’ancien président américain Donald Trump s’était retiré en 2018. Dans ce contexte, Naftali Bennett s’est rendu à Washington pour tenter de persuader le président américain de ne pas revenir à l’accord de 2015.
Avant la rencontre entre Biden et Bennett, le chef d’état-major israélien, Aviv Kokhavi, avait annoncé que l’armée israélienne préparait un plan militaire destiné à contrer l’influence iranienne dans la région et à faire face aux progrès réalisés par les iraniens dans le cadre de leur programme nucléaire.
Dans ce contexte, des questions se posent sur les options que les Etats-Unis pourraient adopter vis-à-vis de l’Iran dans le cas ou ce dernier refuse d’arrêter de développer l’arme nucléaire, ainsi que sur les intentions dissimulées derrière la rencontre du président américain avec le Premier ministre israélien.
Options alternatives
Le Dr Massoud Ibrahim Hassan, chercheur spécialisé dans les affaires iraniennes, a expliqué que cette rencontre a été organisée dans le but de faire pression sur l’Iran qui essaie de gagner du temps pour atteindre son objectif, notamment en acquérant la technologie nécessaire pour produire des armes nucléaires.
Massoud Ibrahim a souligné dans une déclaration spéciale au journal “La référence”, que l’option militaire était peu probable car elle nuirait à toutes les parties, et que Washington serait fortement affecté par cette solution, et c’est cela qui pousse les Etats-Unis à étudier des options alternatives, comme la conclusion d’un accord distinct entre Téhéran et Washington, en dehors de l’accord nucléaire de 2015. La dernière option consiste à imposer plus de sanctions à Téhéran, notamment sur le pétrole, pour mettre davantage de pression sur l’économie iranienne qui est au bord de l’éffondrement en raison des sanctions américaines déjà existantes.
Cibles israéliennes
De son côté, le Dr Muhammad Ebadi, également chercheur spécialisé dans les affaires iraniennes, estime que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des tentatives d’Israël de confronter les avancées de l’Iran dans son dossier nucléaire et en déterminer les options futures.
Dans une déclaration exclusive à “La référence”, Muhammad Ebadi a expliqué que Bennett s’employait à persuader Washington d’abandonner sa flexibilité dans ses relations avec l’Iran et de passer à l’offensive en maintenant les sanctions, ou en créant des alliances internationales pour le combattre, ou encore en permettant à Israël de lancer des frappes militaires contre les infrastructures du programme nucléaire iranien.
Selon le chercheur, ce qui se heurte aux désirs israéliens, c’est l’adhésion de Biden et de son administration à une solution diplomatique avec l’Iran, et la lenteur des négociations pour qu’un compromis soit trouvé pour les deux parties.
