Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi que les talibans avaient proposé que la Turquie gère l’aéroport de Kaboul, la capitale afghane, pendant que le groupe en assurera la sécurité.
“Les talibans ont proposé que nous exploitions l’aéroport de Kaboul. Nous n’avons pas encore pris de décision sur cette question”, a rapporté l’agence de presse officielle turque “Anadolu”, citant le président Erdogan.
“Nous ne demandons l’autorisation de personne pour mener des discussions [avec les Taliban]… Nous avons transféré notre ambassade à l’intérieur de la section militaire à l’aéroport de Kaboul et nos responsables assurent leur travail là-bas. La première discussion de 3 heures et demi a eu lieu avec les talibans. Elles continueront si nécessaire. Il est impossible de comprendre les attentes réciproques sans discuter. C’est la diplomatie”, a déclaré vendredi le président turc à la presse, à l’aéroport Atatürk d’Istanbul juste avant de s’envoler vers la Bosnie-Herzégovine.
Erdogan a condamné l’attaque de jeudi contre l’aéroport de Kaboul qui a fait des dizaines de morts et de blessés, et qui a été revendiquée par l’Etat islamique.
Les talibans de leur côté ont déclaré que l’attaque s’était produite dans une zone où ce sont les forces militaires américaines qui sont chargées de la sécurité, et l’un des responsables du groupe a affirmé que l’attaque avait été provoquée par la présence des forces étrangères.
Erdogan a déclaré : “Cette attaque odieuse a montré à quel point la sécurité en Afghanistan est importante, et que la priorité de l’État pour le moment est l’évacuation des citoyens turcs.”
D’autre part, il a souligné que son pays ne pouvait pas supporter le fardeau des réfugiés afghans.
Selon le ministère turc de l’Intérieur, “il y a actuellement en Turquie quelque 300 000 immigrants afghans enregistrés et non enregistrés”.
“La Turquie ne peut pas gérer une autre vague de migration”, a ajouté Erdogan.
Dès que les talibans se sont emparés de l’Afghanistan le 15 août, des milliers d’afghans désespérés se sont mis à envahir les environs de l’aéroport de Kaboul. Beaucoup parmi eux préfèrent vivre en tant que réfugiés dans un n’importe quel pays étranger plutôt que de rester dans leur pays dominé par les talibans.
