La France peine à classer la Confrérie des Frères musulmans comme entité terroriste

Bien que la France ait récemment renforcé ses mesures pour resserrer l’étau autour des groupes terroristes, elle n’a toujours pas statué sur le cas de la Confrérie des Frères musulmans, principal vecteur des principes de l’islam cinétique, qu’elle tarde à classer parmi les organisations terroristes.

Le gouvernement français a pourtant pris des décisions strictes pour faire face à l’expansion croissante du terrorisme sur son sol, notamment après la série d’attentats meurtriers qui ont frappé le pays fin 2020.

Avec les nouvelles mesures adoptées par le gouvernement, certains s’attendaient à voir la Confrérie classée comme mouvement terroriste, mais cette décision n’a pas encore été rendue.

La classification de la Confrérie comme groupe terroriste représente un grand défi pour les systèmes européens en raison de leur difficulté à prouver qu’un lien existe entre les institutions affiliées au groupe et la direction centrale de la Confrérie. Le groupe ne déclare pas clairement son existence en France ou ailleurs en Europe, mais il gère un groupe de réseaux organisationnels à l’idéologie ambiguë.

Le long séjour de la branche française de la Confrérie musulmane dans l’hexagone a permis à ses dirigeants de multiplier les institutions et diversifier leurs activités. Grâce aux associations sociales, éducatives et culturelles que le groupe a réussi à consolider dans la société française, il est devenu difficile pour le gouvernement de le déclarer groupe terroriste sans présenter des preuves suffisantes devant la loi et devant l’opinion publique dans un environnement démocratique.

A ce jour, les informations récoltées par les appareils de sécurité et les services de renseignement concernant les activités des Frères musulmans en France, ne sont pas suffisantes pour condamner la Confrérie en toute légalité.

Les institutions économiques et commerciales implantées en France par le groupe présentent également un grand obstacle en raison de l’imbrication de leurs investisseurs et bénéficiaires, tant l’organisation internationale a su administrer une puissante économie autours des produits alimentaires “halal” et autres investissements qui impliquent des actifs français.

Les institutions affiliées à l’organisation internationale des Frères musulmans opèrent dans de multiples zones géographiques mais travaillent toutes pour le compte de la Fraternité, en mettent leurs outils à sa disposition afin de l’aider à exister politiquement en s’insinuant lentement mais surement dans les sociétés concernées.

Par conséquent, les institutions de la Fraternité en France ne travaillent pas seules mais font partie d’une multinationale au service de l’organisation. Chacune s’emploie à user de son influence à l’échelle locale.

Durant la crise idéologique qui s’est progressivement aggravée en France en raison du désaccord sur la liberté de la presse caricature et la sacralité de la religion, les institutions de la Confrérie ont indirectement été mises en cause. En octobre 2020, le gouvernement français a accusé le responsable des affaires de la Confrérie, le Cheikh Yassin Abdelhakim Sefrioui, d’être à l’origine du discours extrémiste qui a conduit au massacre de l’enseignant Samuel Paty.

Paris abrite de nombreuses institutions affiliées au groupe, notamment l’Union des organisations islamiques de France créée en juin 1983, l’Institut Européen des Sciences Humaines de Paris qui est spécialisé dans l’enseignement de la langue arabe et des sciences islamiques, et l’Association des étudiants musulmans de Paris.

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