Après avoir menacé la navigation dans le golfe Persique, le golfe d’Oman et le détroit de Bab al-Mandab, le régime iranien a fait de l’océan Atlantique sa nouvelle cible, suscitant l’inquiétude des États-Unis.
Le coordonnateur adjoint de l’armée iranienne et ancien amiral en chef de la marine, Habibollah Sayyari, a déclaré que la présence des navires de guerre iraniens dans l’océan Atlantique renforce la profondeur stratégique de son pays.
Dans un article du journal local “Khorasan”, il a ajouté : “Un groupe naval qui comprend le navire logistique “Makran” et le destroyer “Sahand”, est entré pour la première fois dans l’océan Atlantique sans amarrer à aucun port, dans le but de maintenir sa présence dans les eaux de l’océan conformément aux lois internationales.”
Sayyari s’est vanté du fait que l’armée iranienne a été capable dans le passé d’envoyer des troupes de marine vers des eaux lointaines, dont l’océan Indien, l’océan Pacifique et la mer Méditerranée, et qu’elle a réussi à assurer désormais une présence dans l’océan Atlantique, considérant cette étape comme le début d’un nouveau chapitre. Sa présence à des milliers de kilomètres de la côte iranienne contribuera certainement à renforcer sa profondeur stratégique.
Sayyari a tenté d’envoyer des messages rassurants à la communauté international. Il a affirmé que ces activités ne représentent en aucun cas une menace mais peuvent au contraire s’avérer utiles pour aider les alliances à maintenir la sécurité, et efficaces dans la lutte antiterroriste et le renforcement des opérations de sauvetage maritime.
Le 29 mai, le journal américain “Politico” a rapporté que Washington n’était pas au courant de la direction exacte prise par les des deux navires iraniens dans l’Atlantique, mais supposait qu’ils se dirigeaient vers le Venezuela. Le but et la nature du convoi étaient encore inconnus.
L’Institut naval américain a également déclaré que le navire “Makran” à destination des Caraïbes, transportait des bateaux d’attaque rapide qui pourraient bien être livrés au Venezuela.
Il est à noter que depuis de nombreuses années, Téhéran entretient des relations étroites avec le gouvernement vénézuélien.
L’agence “Bloomberg” a indiqué de son côté que ces bateaux étaient de type “Bicap”, habituellement utilisés par les Gardiens de la révolution islamique dans le cadre de leurs opérations.
Un certain nombre de représentants républicains au Congrès américain ont reproché à l’administration du président Joe Biden de ne pas avoir pris une position décisive contre le régime iranien concernant cette affaire. En tant que vice-président de la commission du renseignement du Sénat américain, le sénateur républicain, Marco Rubio, a averti que Téhéran tentait d’envoyer des armes au pouvoir vénézuélien qui a des relations tendues avec les États-Unis.
“Le plus grand navire militaire iranien et le dernier destroyer sont sur le point de livrer des missiles et des bateaux d’attaque au régime de Maduro au Venezuela, et d’effectuer des manœuvres au large de nos côtes”, a-t-il déclaré sur le réseau social Twitter.
La crise des navires de guerre iraniens dans les eaux de l’océan Atlantique représente un nouveau défi pour les autorités américaines dans la région, ce qui pourrait contribuer à compliquer le débat à Washington concernant la décision de Joe Biden de relancer les négociations avec Téhéran à Vienne, avec la participation de la Chine, de la Russie, de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne.
