L’Etat islamique aux Maldives : La terreur sur les rives de l’océan Indien

L’expansion de l’organisation terroriste Etat islamique s’accélère et recherche sans cesse de nouveaux refuges. Elle s’emploie actuellement à faire des Maldives une nouvelle scène de meurtres et de désolation. Le 6 mai 2021, Mohamed Nasheed, le président du Parlement des Maldives anciennement président, a été grièvement blessé à l’issue d’une tentative d’assassinat menée par le groupe terroriste en représailles à ses positions intransigeantes vis à vis de l’Etat islamique. Mohamed Nasheed a en effet tenté de combattre le terrorisme islamiste d’une main de fer et a dénoncé à plusieurs reprises l’existence de réseaux de recrutement dans la plupart des pays d’Asie du Sud-Est.

Durant son règne, les autorités maldiviennes ont réussi à déjouer un certain nombre d’attentats et ont levé le voile sur les tentatives des partisans de l’organisation de répandre leur doctrine. En 2019, les autorités ont arrêté Muhammad Amin, un élément chargé de recruter de jeunes gens afin de les persuader de rejoindre les rangs de l’Etat islamique en Syrie et en Irak. Muhammad Amin était soupçonné d’occuper une position de premier plan au sein du “groupe Khorasan” présent en Syrie, son arrestation a donc porté un coup sévère à l’organisation.

Les premières tentatives d’expansion de l’EI aux Maldives ont commencé en août 2015, lorsque l’organisation terroriste a publié une vidéo appelant les citoyens à la rejoindre et à commencé à multiplier les menaces envers les autorités afin qu’elles libèrent ses éléments emprisonnés. Des rapports indiquent également que les combattants ayant rejoint les rangs de l’organisation depuis son émergence sont des criminels issus de gangs et de bandes de crime organisée, que l’EI a recrutés après les avoir convaincus que la seule voie du repentir est la participation au djihad islamique. S’ajoute à cela la traditionnelle exploitation de la pauvreté pour rallier de nouveaux membres.

L’Observatoire “Ifta” avait précédemment constaté à travers les opérations de loups solitaires menées par des éléments ayant prêté allégeance à l’organisation, que l’Etat islamique portait un intérêt croissant pour les Maldives qu’il considère comme un terrain fertile à la propagation du terrorisme et ou il cherche un point d’ancrage pour mener davantage d’opérations.

L’Etat islamique a revendiqué sa première attaque aux Maldives en avril 2020, après avoir incendié cinq vedettes rapides, une ambulance marine et un navire de patrouille de la police gouvernementale sur le port de Alifu Dhaalu Atoll.

Un communiqué publié par l’organisation a précisé que les bateaux appartenaient au “gouvernement apostat des Maldives et à ses loyalistes”.

L’Etat islamique a encensé l’évènement dans son magazine “Sawt al-Hind” (La voie de l’Inde) en appelant ses combattants “Oh lions du califat des Maldives”, et en exhortant les musulmans des pays voisins à multiplier les agressions au couteau. Dans le seizième numéro de “Sawt al-Hind”, il a appelé les partisans de l’Etat islamique à lancer des attaques aux Maldives, dans une chronique régulière du magazine intitulée “De la part des frères aux Iles Maldives”.

Les données gouvernementales indiquent qu’environ 1 400 Maldiviens ont été recrutés par l’Etat islamique et que les autorités maldiviennes ont échoué dans leur lutte antiterroriste en raison d’un extrémisme religieux répandu, d’une forte polarisation et de questionnements sur l’identité du pouvoir démocratique laïque du pays, alors que les groupes terroristes sont mieux acceptés par les citoyens.

Il convient de noter que les autorités des Maldives tentent de temps en temps de récupérer les descendants des terroristes de l’EI afin de les débarrasser des idées toxiques de l’organisation. En 2018, elles ont tenté de récupérer les enfants de deux terroristes de l’EI, bloqués en Afghanistan dans la province orientale de Nangarhar, mais les parents ont refusé de coopérer et de remettre leurs enfants.

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