Elections en Algérie : L’avenir de l’islam politique est en jeu

Le Front de libération nationale (FLN) a réussi à remporter les élections législatives algériennes, les premières depuis le début du “Hirak” le 22 février 2019, le mouvement social massif qui a appelé au rejet de la candidature de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat présidentiel, et qui l’a poussé à démissionner après 20 ans au pouvoir.

Le 4 juin 2021, le Premier ministre algérien, Abdelaziz Djerad, a remis la démission de son gouvernement au président Abdelmadjid Tebboune conformément aux dispositions de la constitution, après l’annonce officielle des résultats définitifs des élections législatives du 12 juin par le Conseil constitutionnel. D’après les autorités locales, le taux de participation aux élections n’a été que de 23 %, soit le taux le plus bas de l’Histoire.

Le FLN a remporté 98 sièges, mais bien qu’il ait obtenu le plus grand nombre de sièges, il ne peut pas former un gouvernement majoritaire au Parlement.

Le Front de libération nationale est un parti politique socialiste. Il représentait l’aile politique de l’Armée de libération nationale avant l’indépendance de l’Algérie du colonialisme français en 1962.

La présence du courant des Frères musulmans

Il est arrivé deuxième aux résultats des élections législatives avec 84 sièges. Il est composé d’un groupe de listes qui ont parié sur leur indépendance en s’affichant exempts de toute affiliation partisane pour gagner la confiance des électeurs. Le mouvement semble avoir réussi sa manœuvre en battant le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) qui occupe la troisième place avec 65 sièges, suivi par le Rassemblement National Démocratique (RND) avec 58 sièges, le Front El Moustakbal (Front de l’avenir) avec 48 sièges et le Parti de l’Algérie pour la Justice et la Construction (PAJC) avec 39 sièges.

Six partis islamistes ont participé aux élections : Le mouvement affilié aux Frères musulmans représenté par le Mouvement Société pour la Paix et le mouvement de la Construction Nationale (scission du mouvement Société pour la Paix ), ainsi que 4 partis du mouvement de la Renaissance islamique fondé par Abdellah Djaballah, à savoir le Front de la Justice et du Développement (FJD), le mouvement Ennahda, le Mouvement pour la Réforme Nationale (Harakat al-Islah al Watani) et le Front de l’Algérie Nouvelle, scission du Mouvement pour la Réforme Nationale.

Le mouvement de la Société pour la Paix représente la force du courant islamique qui aspire au pouvoir, et il est prévisible qu’il misera sur son poids au Parlement puisque le parti vainqueur n’a pas obtenu la majorité. Il est le plus important parti islamiste du pays, dirigé par Abdel Razzaq Makri, un proche des Frères musulmans qui a été membre de tous les gouvernements algériens entre 1996 et 2011.

Le parti aspirait à obtenir une majorité qui lui permettrait de former un gouvernement et son chef s’est dit prêt à mener l’étape suivante, mais les résultats ont contrecarré ses ambitions.

Ces élections rappellent les résultats de l’élection présidentielle de 2019 au cours de laquelle le candidat islamiste Abdelkader Ben Qurainah, chef du parti Mouvement de la Construction Nationale, est arrivé deuxième après Abdelmadjid Tebboune avec 17,37% des voix.

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