La réunion entre Biden et Erdogan s’est terminée sans accord sur leurs points de divergence

A l’issue de leur premier entretien direct lundi, le président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont tous deux fait part de leur d’optimisme concernant l’avenir, bien qu’ils n’aient pas annoncé de percée majeure dans les relations entre les deux alliés qui ne comptent plus leurs points de désaccord.

“Nous avons eu une réunion positive et productive” a déclaré Joe Biden lors d’une conférence de presse après la réunion à Bruxelles.

“Nos équipes vont poursuivre les discussions et je suis convaincu que nous réaliserons de réels progrès entre la Turquie et les Etats-Unis”, a-t-il ajouté.

Erdogan a de son côté qualifié ses entretiens avec le président américain en marge du sommet de l’OTAN à Bruxelles de “constructifs et sincères”.

“Nous pensons qu’il n’y a pas de problèmes dans les relations américano-turques et que les domaines de coopération entre nous sont plus importants et plus grands que les conflits”, a-t-il déclaré.

Les relations personnelles entre Erdogan et Biden étaient déjà tendues avant même l’entrée en fonction du nouveau président américain. Biden a toujours critiqué l’autorité du président turc à qui il impute le déclin de la Turquie dans le domaine de la démocratie et des droits de l’homme.

Malgré leur ton publiquement optimiste, aucun d’entre eux n’a fourni de détails sur la façon dont ils pourraient concrètement améliorer leurs relations, ni n’a proposé de mesures qui aideraient à apaiser les tensions entre les deux alliés de l’OTAN.

La Turquie qui possède la deuxième plus grande armée de l’OTAN, a provoqué la colère de ses partenaires de l’alliance militaire occidentale en achetant des missiles russes S-400 et en s’ingérant dans les guerres en Syrie et en Libye. Elle se dispute également avec la Grèce et Chypre les zones maritimes de la Méditerranée orientale.

Depuis son élecction, Joe Biden a adopté à l’égard d’Erdogan un ton plus tiède que son prédécesseur Donald Trump. Il a, entre autre, reconnu que le massacre des arméniens par l’Empire Ottoman en 1915 était bien un génocide, ce qui a provoqué la colère des autorités turques et intensifié le débat sur la question des droits de l’homme en Turquie.

Washington a déjà exclu Ankara de son programme d’avions de combat F-35 et imposé des sanctions à la Turquie pour avoir acquis des missiles russe S-400.

L’Afghanistan représente l’un des dossiers grâce auxquels Erdogan espère confirmer le rôle clé de la Turquie au sein de l’OTAN. Ankara a proposé de garder et d’exploiter l’aéroport de Kaboul après le retrait des forces américaines et de l’OTAN dans les semaines à venir. Le chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a effectivement déclaré que la Turquie jouerait un rôle clé en Afghanistan, mais aucune décision concrète n’a été prise lors du sommet de lundi.

Au début de la session principale des dirigeants de l’OTAN, Biden s’est longuement entretenu avec Erdogan en petit comité avant que chacun rejoigne son siège.

Plus tard dans la journée de lundi, les deux dirigeants et leurs principaux collaborateurs sont restés silencieux pendant la conférence et ont ignoré les questions des journalistes brièvement invités dans la salle.

Erdogan a également rencontré le président français Emmanuel Macron. Comme avec les Etats-Unis, il y a des conflits majeurs entre Ankara et Paris concernant la Syrie, la Libye, et le projet de loi du gouvernement Macron contre le saparatisme religieux en France, une mesure que Erdogan a qualifié de guerre contre l’islam et les musulmans.

“Le président Erdogan a souligné lors de notre rencontre son souhait de voir partir les mercenaires étrangers et les milices étrangères opérant sur le sol libyen dans les plus brefs délais”, a déclaré Macron lors d’une conférence de presse.

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