Covid-19 : L’alarmant bilan iranien ne semble pas préoccuper les candidats à la présidentielle

En Iran, les indicateurs sanitaires sont au rouge. Malgré des chiffres alarmants, plus de 81 000 décès et 3 millions de cas de contamination, la pandémie du Covid-19 ne semble pas inquiéter les candidats à la présidentielles iranienne prévue ce 18 juin.

Le jeudi 10 juin 2021, Ibrahim Raissi, le chef de la justice iranienne, candidat du mouvement fondamentaliste et proche confident du leader Ali Khamenei, a organisé sa campagne électorale dans la ville arabe de Ahwaz, capitale de la province du Khouzistan située dans le sud du pays. Cette région à la forte densité de population, environ 5 millions d’habitants dont une majorité de nationalistes arabes, est l’un des gouvernorats qui souffre le plus de l’absence de services de base tels que les établissements de santé, l’emploi et l’éducation.

Ce qui a été saisissant dans cette campagne organisée au stade de football de la ville d’Ahwaz, c’est le rassemblement de milliers d’habitants de la ville qui connait une augmentation inquiétante du nombre d’infections et de décès dus au Coronavirus. Aucune des mesures préconisées par le comité spécial de lutte contre le virus n’a été prise en considération.

Les médias iraniens ont révélé que le candidat de la ligne dure a choisi la ville d’Ahwaz pour tenter de gagner à sa cause les nationalistes arabes qui souffrent de conditions économiques médiocres et d’un niveau élevé de discrimination qui les empêchent d’accéder à leurs droits les plus fondamentaux comme l’éducation et la santé.

Selon le site internet réformiste “Saham News”, Raissi s’est adressé aux Ahwazis en déclarant : “La douleur de la province du Khouzistan est ma douleur, et je me battrai contre les inégalités et la discrimination… Je m’allierai avec tout le peuple iranien et je combattrai la discrimination sous toutes ses formes.”

Comme les six autres candidats aux élections iraniennes, Ebrahim Raissi n’a cessé de s’en prendre au gouvernement du président sortant Hassan Rohani, et de critiquer son incapacité à gérer la crise économique iranienne.

Au cours de sa campagne électorale à Ahwaz, Raissi a accusé Rohani de pratiquer la discrimination et de laisser faire la corruption. Il a déclaré : “Nous allons changer la situation du gouvernement avec l’aide des jeunes et mettre fin au chômage en nous alliant aux agriculteurs, aux travailleurs, aux enseignants, aux retraités, aux femmes et à tout le peuple.”

Pour sa part, Hassan Rohani a répondu aux critiques lancées à l’encontre de son gouvernement en déclarant : “La moralité est plus importante que les élections. Il y a eu beaucoup de persécussion durant cette campagne, et la pire des persécussions a été celle dirigée contre le régime.”

Selon les militants iraniens, les candidats des mollahs s’emploient actuellement à purger le régime de la politique de Rohani et à mettre sur le dos de son gouvernement toutes les erreurs qui ont été commises. Le contenu de leurs débats et le déroulé de leurs capganes électorales montrent qu’ils ignorent tout des revendications des citoyens iraniens.

Des campagnes électorales basées sur le seul dénigrement du gouvernement sortant ne révélent que la soif de pouvoir des candidats et l’absence d’un réél programme électoral.

De plus, la crise du Coronavirus qui a dangereusement affecté l’économie et les conditions de vie des iraniens ne semble pas être à l’ordre du jour. L’absencce d’une feuille de route et le mépris total des règles sanitaires ne présagent rien de bon.

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