Le président américain Joe Biden et le président russe Vladimir Poutine doivent tenir leur premier sommet le 16 juin dans une villa suisse du XVIIIe siècle surplombant le lac Léman, un cadre apaisant pour accueillir des discussions animées.
Des désaccords acerbes sur l’ingérence électorale, les cyberattaques, les droits de l’homme et l’Ukraine pèsent sur leur première réunion en face à face depuis l’entrée en fonction de Joe Biden le 20 janvier 2021.
La stabilité nucléaire stratégique et les conflits régionaux seront à l’ordre du jour. Biden, qui devait arriver mercredi en Grande-Bretagne, a déclaré son intention de faire pression sur Poutine pour qu’il respecte les droits humains.
Pour sa part, Poutine a affirmé vendredi dernier qu’il s’attendait à ce que les discussions se déroulent dans une atmosphère positive, bien qu’il n’anticipe aucune percée.
Selon l’agence de presse Interfax, il a ajouté que les allégations selon lesquelles des pirates informatiques russes étaient à l’origine d’une cyberattaque qui a perturbé la production de viande en Amérique du Nord et en Australie, étaient une tentative de provoquer un conflit politique avant le sommet.
Des sources diplomatiques s’attendent à une confirmation du lieu à Genève plus tard dans la journée. La police et l’armée suisses ont fermé les deux parcs entourant la Villa “La Grange” et ont installé autour des barricades et des barbelés.
La Suisse neutre, qui n’a pas pris part aux sanctions occidentales contre la Russie pour son annexion en 2014 de la de Crimée, a beaucoup usé de son influence pour accueillir dans le pays alpin le premier sommet des deux grandes puissances depuis des décennies.
En novembre 1985, en pleine guerre froide, le président américain Ronald Reagan et le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev avaient tenu leur premier sommet à Genève et avaient convenu de poursuivre la réduction de leurs arsenaux nucléaires.
À Genève en 2009, la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a remis au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, une boîte jaune dotée d’un bouton rouge “reset” pour symboliser l’amélioration des relations sous le président Barack Obama. Mais le mot “reset” a été traduit “surcharge” en russe, créant un moment de gêne.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et Lavrov accompagneront Biden et Poutine.
La villa classique est située dans un parc le long de la rive gauche. Parsemé de séquoias, de rosiers et de fontaines anciennes, le parc offre une vue imprenable sur le lac Léman et les voiliers.
Biden devrait également s’entretenir avec le président suisse Guy Parmelin. La Suisse représente les intérêts américains en Iran depuis la révolution islamique de 1979, facilitant souvent le transfert de prisonniers entre les deux ennemis historiques. Des problèmes d’ordre financiers et fiscaux sont susceptibles d’être soulevés après que Biden a qualifié la Suisse de “paradis fiscal” en avril.
