L’agence américaine du renseignement “US Central Intelligence Agency” a révélé dans un récent rapport que Téhéran a secrètement coopéré depuis les années 1990 avec l’organisation terroriste al-Qaida pour lancer des attaques contre des occidentaux résidant en Arabie saoudite en 2003, tout en offrant un refuge à ses membres pour continuer à opérer sous sa protection.
Le rapport a indiqué que l’Iran a autorisé al-Qaïda à comploter contre les États-Unis depuis son territoire et à lancer des attaques contre des bases militaires dans différentes zones, soulignant la puissance du centre logistique que Téhéran fournit à al-Qaïda pour gérer ses affaires.
Les preuves de la coopération entre l’Iran et Al-Qaïda circulent depuis des années, et un certain nombre de dirigeants d’al-Qaïda sont toujours présents en Iran, dont des membres de la famille d’Oussama ben Laden.
Le rapport a été présenté au Congrès et a rappelé les déclarations de l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo, qui a été le premier homme politique américain à accuser publiquement l’Iran de soutenir al-Qaïda.
Le rapport indique également que l’Iran a secrètement coopéré avec al-Qaida dés le début des années 90 au Soudan, et que cette relation s’est poursuivie après le déplacement d’al-Qaida en Afghanistan.
Ainsi, al-Qaïda était présent sur le sol iranien avant, pendant et après les attentats du 11 septembre.
Depuis 2001, de hauts dirigeants siègent au conseil d’administration d’al-Qaïda en Iran. L’organisation terroriste utilise l’Iran comme plaque tournante pour ses opérations de financement et de transfert en se servant des institutions dirigées par les Frères musulmans, telles que la Banque islamique de développement pour obtenir des financements illégaux.
Un transit sûr pour l’organisation
Frank Mosma, chercheur au “Center for Strategic Studies”, soutient que les preuves démentent l’hypothèse insistante du gouvernement américain selon laquelle le régime de Téhéran n’a pas permis à al-Qaïda de comploter contre les États-Unis depuis l’Iran.
Au milieu des années 1990, l’Iran a autorisé de nombreux membres d’al-Qaïda à traverser en toute sécurité son territoire pour entrer en Afghanistan. Les gardes-frontières iraniens ont reçu l’ordre de ne pas tamponner leurs passeports pour empêcher leurs pays d’origine de les soupçonner de s’y être rendus.
Rohan Gunaratna a déclaré dans son livre “Inside al-Qaeda : The Global Network of Terrorism”, qu’entre 1996 et 1998, près de 10 % des appels d’Oussama Ben Laden étaient passés à des individus se trouvant en Iran.
Le juge fédéral John D. Bates est arrivé 2011 à une conclusion hypothétique selon laquelle l’Iran et le Soudan étaient coupables des attentats à la bombe perpétrés par al-Qaïda en 1998 contre les ambassades du Kenya et de la Tanzanie.
“L’Iran a pendant des décennies joué un rôle de premier plan dans le soutien au terrorisme contre les intérêts américains”, a déclaré le juge Bates.
Sa conclusion a stipulé que “le gouvernement iranien a aidé, encouragé et conspiré avec le Hezbollah, Oussama Ben Laden et al-Qaïda pour lancer des attaques explosives à grande échelle contre les États-Unis à l’aide de voitures piégées.”
Le 22 mai 2013, le comité de lutte contre le terrorisme et le service de renseignement affilié à la commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants des États-Unis, ont tenu une audience pour évaluer la menace que représentent les opérations d’al-Qaïda en Iran pour les Etats-Unis.
Un document récent de la CIA a indiqué que les matériaux saisis dans l’enceinte d’Oussama Ben Laden à Abbottabad révèlent une coopération étroite entre al-Qaïda et l’Iran.
Le rapport de la CIA a dévoilé comment l’Iran a autorisé le haut responsable d’al-Qaïda Yasin al-Suri à opérer depuis son territoire en 2005. Selon le document, la mission de al-Suri était de “relier les routes d’Abdullah Khan à l’Iran et de faire venir des frères de l’étranger”.
En 2018, un autre rapport de l’ONU a révélé comment Saif Adel et Abu Muhammad al-Masri ont exercé leurs fonctions de direction depuis l’Iran.
L’administration de l’ancien président américain Donald Trump a évité de traiter ce problème et a préféré le léguer à l’administration de Joe Biden.
Les administrations précédentes, républicaines et démocrates, avaient tout intérêt à déclarer que l’Arabie saoudite était responsable des attaques d’al-Qaïda contre les États-Unis plutôt que de se concentrer sur les liens illégaux du groupe terroriste avec l’Iran.
L’Iran et al-Qaïda ont élevé leurs relations à un autre niveau ces dernières années. En 2015, Téhéran aurait “décidé d’autoriser al-Qaïda à établir un nouveau quartier général opérationnel” sur son sol, et l’organisation terroriste “agit désormais sous la protection du régime iranien”.
Opération secrète israélienne
Israël a été plus prudent que les États-Unis concernant la coopération entre l’Iran et al-Qaïda. En novembre 2020, une opération secrète du renseignement israélien a réussi à abattre l’éminent chef d’al-Qaïda à Téhéran, Abdullah Ahmad Abdullah, surnommé Abu Muhammad al-Masri, bien qu’il était sous la protection des gardiens de la révolution islamique et recherché par le gouvernement américain qui l’accusait, entre autre, d’avoir planifié des attentats en 1998 à l’aide de deux camions piégés, destinés à faire exploser deux ambassades américaines en Afrique. Téhéran a nié héberger Abdullah et a cherché à se soustraire aux conséquences internationales de son soutien au terrorisme.
Nicholas Rasmussen, ancien responsable du renseignement de l’administration Obama et actuel directeur exécutif du “Global Internet Forum on Counterterrorism”, a remis en question l’affirmation de l’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo, selon laquelle il ne se souvenait d’aucune analyse indiquant un changement significatif dans les liens de l’Iran avec al-Qaïda en 2015. Mais l’opération secrète israélienne contre al-Masry a démontré à quel point les rapports sur la question ont été ignorés sous Barak Obama.
