Syrie : L’Occident rejette à l’avance les élections syriennes qu’il estime “acquises à Bachar al-Assad”

“La soi-disant élection du 26 mai sera une imposture.” Les membres occidentaux du Conseil de sécurité de l’ONU viennent de rejeter le résultat des élections présidentielles syriennes avant même que celles-ci aient lieu, estimant la victoire déjà acquise à Bachar al-Assad, président au pouvoir depuis 20 ans.

Le deuxième scrutin organisé depuis le début du conflit syrien en 2011, a suscité beaucoup de réactions.
La France, les Etats-Unis et le Royaume Uni ont exprimé mercredi leur rejet des élections syriennes qui “se tiendront sous le seul contrôle du régime, sans supervision internationale” comme le prévoit la résolution 2254 (adoptée en 2015 à l’unanimité).

Un rejet que la Russie, grande alliée de Damas, dit ne pas comprendre. L’ambassadeur russe Vassily Nebenzia, a jugé “affligeant que certains pays rejettent l’idée même de cette élection et aient déjà déclaré qu’elle était illégitime”, et a fustigé contre des “ingérences inadmissibles dans les affaires intérieures de la Syrie”.

Du côté de l’Occident, ce rejet semble faire l’unanimité.

A l’occasion de la dernière session mensuelle du Conseil de sécurité de l’ONU sur la Syrie, l’ambassadeur français, Nicolas de Rivière, a déclaré : “La France ne reconnaîtra aucune validité aux élections prévues par le régime fin mai.”

Les Etats-Unis se sont exprimé par l’intermédiaire de l’ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, qui a statué : “L’échec à adopter une nouvelle Constitution est la preuve que la soi-disant élection du 26 mai sera une imposture.” Elle a souligné l’importance d’une “participation des réfugiés, des personnes déplacées et de la diaspora à toute élection syrienne”, appelant à prendre des mesures dans ce sens.

La diplomate du Royaume-Uni, Sonia Farrey, a déclaré : “Des élections en l’absence d’un environnement sûr et neutre, dans un climat de peur permanente, lorsque des millions de Syriens dépendent de l’aide humanitaire ne confèrent pas de légitimité politique, mais manifestent plutôt un mépris pour le peuple syrien.”

D’autres membres de l’Union européenne ont également exprimé le même avis. Comme ses homologues, l’ambassadeur estonien, Sven Jürgenson, estime que les élections syriennes doivent se dérouler sous l’égide de l’ONU et inclure l’opposition et la diaspora. “Toute autre chose serait considérée comme une nouvelle farce”, a t-il dit.

Lors de la session du Conseil de sécurité sur la Syrie, l’ONU a confirmé la recrudescence des affrontements dans le nord-ouest du pays, une région qui échappe au contrôle de Damas, et a exprimé des craintes face à des élections organisées dans un contexte d’effondrement économique aggravé par la progression du coronavirus, rendant la situation humanitaire encore plus critique.

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