Les rebelles Houthis ont recours à l’empoisonnement pour leurs règlements de compte en interne

Des sources d’information dans la capitale yéménite, Sanaa, ont affirmé que Hussein Zaid bin Yahya, un chef du groupe rebelle houthi , a été assassiné par empoisonnement.

Le député au Parlement fidèle à l’organisation, Ahmed Saif Hashid, a révélé vendredi sur son compte Twitter les dernières paroles que le chef assassiné lui avait dites, à savoir “qu’il a été empoisonné 5 jours auparavant, qu’il ne comptait pas se cacher et qu’il demeurerait dans sa maison”.

Cette mort étrange est survenue peu après que la milice eut pris la décision de nommer Hussein Zaid bin Yahya gouverneur d’Abyan, une province du sud du pays dont il est originaire.

Le meurtre de ce dirigeant n’est pas un cas isolé au sein du groupe pro-iranien, de nombreux chefs de haut rang ont ainsi été liquidés au cours des derniers mois.

Tweet de Ahmed Saif Hashid

L’empoisonnement semble être une méthode récurrente dans les opérations de liquidation en interne. Les Houthis ont tenté de dissimuler ce meurtre en clamant que la victime est décédée des suites d’une maladie incurable, mais certains éléments ont appelé à ouvrir une enquête pour mettre la lumière sur la multiplication de ces morts suspectes.

Pendant ce temps, les Houthis continuent d’aggraver la situation sécuritaire au Yémen et de cibler le Royaume d’Arabie saoudite pour servir leurs intérêts.

Vendredi, la coalition arabe a annoncé avoir intercepté et détruit un missile balistique lancé par les Houthis vers la région saoudienne de Jazan. La veille, l’Aramco (pétrolier) et d’autres cibles avaient été attaquées par 7 missiles houthis.

Elle a ajouté que “les assauts des houthis visaient délibérément et systématiquement des civils”, sans préciser le bilan des pertes humaines et des dommages matériels, indiquant : “Nous prenons des mesures opérationnelles pour protéger les civils conformément au droit international humanitaire”.

Dans un communiqué publié vendredi, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné “l’escalade continue à Marib (centre du Yémen), qui exacerbe la crise humanitaire dans le pays, expose plus d’un million de personnes déplacées à de graves dangers, et menace les efforts déployés pour mettre fin au conflit.”

Depuis le 7 février, les Houthis ont intensifié leurs attaques à Marib pour en prendre le contrôle.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé toutes les parties à s’engager de manière constructive aux côtés de l’Envoyé spécial des Nations Unies, Martin Griffiths, et à négocier sans conditions préalables un cessez-le-feu immédiat sur tout le territoire.

Il a également mis en garde contre “la possibilité que l’escalade militaire à Marib soit exploitée par des groupes terroristes comme Al-Qaïda pour maintenir leur présence au Yémen”.

L’ONU a condamné “les attaques transfrontalières contre le Royaume d’Arabie saoudite ainsi que le recrutement et l’utilisation des enfants, notamment à Marib”, appelant à “la nécessité de rendre des comptes sur les abus et violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international”.

Le communiqué a appelé “toutes les parties à freiner l’escalade et à se conformer aux exigences du droit humanitaire international, dont l’accès humanitaire, la protection des civils et des biens civils, et la protection des travailleurs humanitaires et du corp médical”.

Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés “hautement préoccupés par la détérioration de la situation économique et humanitaire (au Yémen)” et ont souligné l’importance de “faciliter l’entrée des importations commerciales et l’acheminement de l’aide humanitaire dans le pays”.

Le communiqué a également appelé “le gouvernement yéménite à faciliter l’entrée des navires de carburant au port de Hodeidah (ouest) de façon régulière et sans délai pour assurer l’arrivée des produits de base et de l’aide humanitaire”.

Le Conseil de sécurité a mis en garde contre “l’utilisation du carburant qui arrive par le port de Hodeidah à des fins personnelles ou pour financer l’escalade du conflit”.

Il a également mis en garde contre “les dangers que représente le pétrolier Safer, dont l’état de délabrement risque de conduire à une catastrophe environnementale, économique, maritime et humanitaire pour le Yémen et la région”.

Il a mis l’accent sur “la responsabilité des Houthis quant à l’état du pétrolier et a appelé à fournir d’urgence un accès inconditionnel et sûr pour les experts des Nations Unies pour procéder à une évaluation de base et entreprendre les réparations du pétrolier”.

Les membres du Conseil de sécurité ont salué l’annonce faite par le Royaume d’Arabie saoudite le 22 mars dernier avec le soutien du gouvernement yéménite, de mettre fin au conflit au Yémen et de parvenir à une solution politique globale, conformément à la proposition de l’Envoyé spécial des Nations Unies pour un cessez-le-feu à l’échelle nationale, la réouverture de l’aéroport international de Sanaa, et la libre circulation des navires pour l’acheminement du carburant et d’autres marchandises vers le port de Hodeidah conformément à l’Accord de Stockholm.

Les membres du Conseil se sont également félicités des “efforts de médiation entrepris par le Sultanat d’Oman entre les principales parties concernées”.

La guerre au Yémen dure depuis 7 ans et a fait 233 000 victimes. 80% de la population d’environ 30 millions de personnes dépend totalement de l’aide internationale dans la pire crise humanitaire que le monde ait connue, selon les Nations Unies

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