Rencontre entre Erdogan et Dabaiba : La Turquie poursuit sont ingérence dans les affaires libyennes

Dans le contexte d’une nouvelle mesure trahissant l’insistance de la Turquie à jouer un rôle dans le dossier libyen, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre libyen Abdelhamid Dabaiba ont annoncé hier leur engagement mutuel en faveur du traité turco-libyen de délimitation de la frontière maritime signé en 2019, un accord qui a irrité et inquiété de nombreux pays de la région.

Erdogan a révélé lors d’une conférence de presse conjointe avec Dabaiba que tous les accords avec la Libye ont été activés et que 5 nouveaux accords entre les deux pays avaient été signés.

La Turquie a signé un accord avec Tripoli en 2019 pour redessiner les frontières maritimes. Cette décision a provoqué la colère de la Grèce et de Chypre. Les deux pays ont condamné l’accord qu’ils perçoivent comme une grave violation du droit international. Cette décision a également suscité des critiques en Égypte.

Dabaiba a souligné, lors de son discours à la première réunion du Conseil de coopération stratégique entre la Turquie et la Libye, l’importance de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité politique, sociale et économique de la Libye.

Il a également mis l’accent sur l’importance du rôle de la Turquie dans la mise en œuvre d’un cessez-le-feu permanent en Libye en intensifiant les efforts stratégiques entre les deux pays, ajoutant que la Libye était impatiente d’accroître ses échanges commerciaux de manière parallèle et équilibrée. Il a indiqué qu’une autre réunion aura lieu avec les entreprises turques pour obtenir de nombreux investissements en Turquie. Il a annoncé que la réunion se tiendrait dans la capitale libyenne, Tripoli, et aura pour but le développement des échanges commerciaux entre les deux pays.

L’intervention turque en Libye ne s’est pas limitée à la situation politique. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme, il semblerait qu’Ankara soit revenu à sa vieille habitude d’envoyer des mercenaires de Syrie en Libye.

Selon l’Observatoire, les autorités turques ont arrêté le processus de départ des “mercenaires” des factions syriennes affilées au gouvernement turc des terres libyennes, et ont même envoyé récemment un nouveau convoi de 380 mercenaires en Libye. Le convoi aurait d’abord été amené en Turquie avant d’être envoyé vers les territoires libyens.

Le régime turc a été profondément impliqué dans le conflit libyen. Il a soutenu le précédent gouvernement de réconciliation contre les forces de l’armée nationale libyenne et a envoyé des combattants et des fournitures militaires en Libye. Il a tenté de modifier le cours de la guerre en faveur du gouvernement de Tripoli.

Le chercheur et journaliste kurde Ibrahim Kaban estime que les démarches turques en Libye reviennent à envoyer le message suivant : “Nous sommes présents en Libye et nous ne comptons pas cacher notre présence”. La volonté du président turc est de montrer qu’il communique toujours avec le gouvernement établi à Tripoli et qu’il jouit même de son soutien et de son assistance. Il a ajouté lors d’un entretien téléphonique avec le journal égyptien “That Misr” que la rencontre du président turc avec le Premier ministre libyen en Turquie était un élément de pression exercé sur l’Europe.

L’analyste politique turc, Muhammad Ubaidullah, a déclaré lors d’un appel téléphonique à “That Misr” que le président turc ne renoncerait pas facilement à la Libye, et que ces mesures sont susceptibles d’être des signaux de réconciliation avec l’Égypte.

Obaidullah a ajouté que la présence turque en Libye était très importante pour Erdogan compte tenu des ressources pétrolières et des projets de construction qu’il recherche dans le pays ravagé par la guerre. “Il s’agit avant tout des intérêts économiques d’Erdogan” a t-il affirmé.

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