Le camp de Netanyahu se dresse contre l’alliance avec le “Mouvement islamique”

D’après les indications données par le résultat des élections parlementaires israéliennes, il est devenu évident que les partis de la “Liste arabe unie” du Mouvement islamique dirigé par Mansour Abbas, sont devenus décisionnaires à part entière dans la désignation du prochain Premier ministre. Un débat houleux a agité le camp de la droite dont les dirigeants ont menacé de déclarer la guerre à Netanyahu, et ont exigé de lui qu’il force ses adversaires à se rallier à son camp.

Les résultats partiels des élections de mardi ont montré que le parti conservateur Likoud dirigé par Netanyahu, n’a pas obtenu la majorité à la Knesset qui compte 120 sièges, ce qui augmente la probabilité que le Premier ministre recherche une forme d’alliance avec la “liste arabe unie”.

Certains responsables du Likoud, dont des proches de la direction, ont montré des signes de rébellion contre Netanyahu et l’ont obligé à cesser de faire des déclarations et à donner des instructions pour un silence radio. Sauf qu’ils ont commencé à lancer leurs déclarations via leurs partisans sur les réseaux sociaux, affirmant que Netanyahu ne doit pas céder à l’égalité entre les deux camps, et qu’il doit “persuader les députés du Likoud de se distancier de leurs nouveaux partis et de retourner à leurs bases. Et si la persuasion ne fonctionne pas, alors nous les ramènerons par la force.” L’un d’eux a écrit : “Il est possible que nous fassions envahir les cours de leurs maisons par des milliers de manifestations, nous ne leur permettons pas de dormir à moins qu’ils ne rejoignent le camp de Netanyahu et ne lui fournissent la majorité nécessaire pour former un gouvernement.”

Les résultats officieux des élections , qui seront officiellement publiés vendredi, ont indiqué qu’après le dépouillage de 99% des résultats, la situation restera identique : le camp de Netanyahu dispose de 52 sièges, et le camp adverse de 57 sièges. Au centre se trouve l’Union des partis de droite dirigée par Naftali qui a obtenu 7 sièges, et le Mouvement islamique 4 sièges. Même si Bennett cède à la pression et rejoint Netanyahu, cela ne permettra pas la formation d’un gouvernement car pour cela, il faudrait 61 sièges.

L’options qui s’offre maintenant à Netanyahu est de ramener les députés de l’autre camp vers le sien. Les députés de droite qui lui sont opposés, comme le parti “Nouvel espoir” dirigé par Gideon Saar et le parti “Yisrael Beiteinu” dirigé par Avigdor Lieberman, ont tenu à réitérer leur refus de rejoindre Netanyahu et ont insisté sur la nécessité de son départ. Des sources politiques ont déclaré que dans les dernières heures, des proches de Netanyahu sont allés chez les proches de Sa’ar pour tenter un rapprochement entre les deux parties, mais leur requête a été rejetée et Sa’ar les a informés qu’il n’avait pas l’intention de participer au gouvernement de Netanyahu, même si le prix à payer est de rester dans l’opposition. Aucune porte ouverte à Netanyahu donc, sauf par le biais du “Mouvement islamique” dont le président a annoncé qu’il n’était acquis à personne, qu’il négocierait avec les deux camps et s’allierait avec celui qui répondra le mieux à ses revendications.

Proche de Netanyahu, le ministre des Affaires des colonies, Tzachi Hanegbi, a salué les déclarations d’Abbas et a affirmé qu’il ne voyait pas de problème dans une alliance avec les représentants des citoyens arabes. Le chef du bloc parlementaire, qui est le bras droit de Netanyahu, a déclaré que la politique nécessite de prendre des décisions courageuses, comme rejoindre la coalition “islamique”. Même Moshe Feiglin, politicien de droite opposé à Netanyahu qui a quitté le Likoud pour fonder le parti Zahot, a salué l’alliance de la droite avec Mansour Abbas, et a déclaré sur sa page Facebook: “Le président de (Al- Muhaidah), Mansour Abbas, a beaucoup plus de mérite à mon avis que le président travailliste Merav Michaeli ou Lieberman. Abbas est plus doux que le miel”. Il a conclu: “Vous vouliez un État (israélien) au lieu (d’un État juif), alors vous l’avez. Allez, Mansour”.

En revanche, le chef du Parti sioniste religieux, Bezalel Smotrich, a tenu des propos fermes contre toute coopération avec le Mouvement islamique, affirmant qu’une alliance avec “l’islamisme” marquerait la fin du “mouvement sioniste”. Il a déclaré “Il n’y a pas lieu pour nous d’accepter de participer à un gouvernement de coalition basé sur un partenariat avec ce mouvement; Ni au sein du gouvernement ni en dehors du gouvernement, ni même avec un accord avec (les États-Unis) pour une abstention de vote contre la restriction de Netanyahu”. Son partenaire, Itamar Bin Ghafir, a déclaré “(les Frères musulmans) sont raciste contre les Juifs; Nous les combattons et ils nous combattent. Il possèdent une branche à Gaza qui est le Hamas, et une branche en Israël qui est le Mouvement islamique dirigé par Mansour Abbas. Ne rêvez donc pas de former un gouvernement sur lequel compter.”

A l’ombre de tous ces obstacles, il devient de plus en plus difficile de former un gouvernement dirigé par Netanyahu. L’opposition, avec ses nombreux partis, exploite les conflits dans le camp du Premier ministre pour tenter de former une coalition qui regroupe toutes les parties en dehors de son camp, y compris les “Meretz” de droite et de gauche. Ils ont contacté Mansour Abbas pour lui proposer de former avec lui un gouvernement basé sur un véritable partenariat.

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