Algérie : Ouverture jeudi du procès des assassins de Hervé Gourdel

En septembre 2014, Hervé Gourdel, guide de haute montagne français de 55 ans, se rend en Algérie pour explorer un nouveau site d’escalade dans le massif du Djurdjura. Le 21 septembre, il se fait enlever dans la région de Tizi-Ouzou par le groupe terroriste “Jund al-Kkalifa” (les soldats du Califat) qui le prend en otage. Le groupe qui a fait allégeance à l’Etat islamique, menaçait de l’exécuter si l’Etat français ne cessait pas ses frappes contre Daech en Irak. Le 24 septembre, il meurt décapité. La vidéo de son exécution a été diffusée par ses assassins peu après.

Plus de six ans après les faits, le procès s’ouvre enfin en Algérie contre sept hommes, dont l’algérien Abdelmalek Hamzaoui est le seul accusé connu à ce jour. Arrêté et interrogé par l’armée, c’est lui qui la conduite en janvier 2015 à la dépouille de Hervé Gourdel dans les montagnes du Djurdjura. Abdelmalek Hamzaoui a été inculpé pour “enlèvement, torture et meurtre avec préméditation” et pour “création et organisation d’un groupe terroriste armé”.

Les sept accusés comparaitront devant le tribunal de première instance de Dar El Beida en banlieue d’Alger, ou ils risquent la peine de mort.

“Notre famille est très heureuse. C’est bien que ce procès ait enfin lieu”, a déclaré à l’AFP Françoise Grandclaude, la compagne de Hervé Gourdel qui s’est constituée partie civile. Elle ajoute : “J’attends de savoir comment les évènements se sont déroulés exactement et d’entendre les personnes qui seront présentes, surtout l’accusé principal.”

Quatorze personnes en tout sont poursuivies dans cette affaire. Parmi elles, les cinq accompagnateurs algériens de Hervé Gourdel: Karim Oukara, Hamza Boukamoum, Oussama Dehendi, Amine Ayache et Kamel Saâdi. Ces cinq alpinistes avaient été enlevés avec lui puis relâchés 14 heures plus tard. Les autorités leur reprochent de ne pas avoir déclaré en amont herberger un étranger et les accusent d’avoir mis trop de temps à leur signaler l’enlèvement. S’ils sont inculpés, ils risquent cinq ans de prison pour “non-dénonciation de crimes”.

Me Fayçal Ramdani, avocat de Oussama Dehendi, un des accompagnateurs, estime que “son client et ses camarades ne peuvent pas être accusés de non-dénonciation alors qu’ils ont eux-mêmes été victimes de l’enlèvement”. Il déclare a l’AFP : “Mon client a informé les autorités dès qu’il a pu les contacter après sa libération des ravisseurs” et “c’est grâce à ce signalement que les autorités ont agi.”

Les autorités algériennes ont annoncé la mort plusieurs djihadistes impliqués dans cette affaire, tués par l’armée algérienne pendants des accrochages. Le terroriste Abdelmalek Gouri, chef présumé de l’organisation “Jund al-Khalifa” a été abattu en décembre 2014 à Boumerdes, et son remplaçant Bachir Kharza en mai 2015 à Bouira. L’armée algérienne a mobilisé 3000 soldats pour la recherche de la dépouille de la victime, retrouvée en 2015 à une vingtaine du kilomètres du lieu de l’enlèvement.

La veuve de Hervé Gourdel a déclaré “Ce procès qui se déroule à l’étranger m’est d’abord très personnel…Peut-être offrira t-il un espoir pour les familles et les proches de victimes touchées par le terrorisme”.

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