Algérie: un attentat à la bombe tue cinq civils dans l’est du pays

L’explosion d’une bombe artisanale a fait 8 victimes hier 14 janvier à environ 50 kilomètres de la wilaya (préfecture) de Tébessa dans l’est de l’Algérie. Cinq personnes ont été tuées et trois autres blessées.

“Cinq citoyens sont décédés et trois autres ont été blessés à la suite de l’explosion d’une bombe de confection artisanale, lors du passage de leur véhicule utilitaire à Oued Khenig-Roum, près de la commune de Telidjane dans la wilaya de Tébessa”, a annoncé le ministère algérien de la Défense dans un communiqué.

Le général Said Chengriha, chef de l’état-major de l’armée algérienne a réagi en “présentant ses sincères condoléances et sa profonde compassion aux familles et aux proches des défunts et souhaitant un prompt rétablissement aux blessés”. Il a également appelé les citoyens à “plus de vigilance et à éviter les déplacements dans les passages suspects, connus par les habitants de la région”.

Le président Abdelmadjid Tebboune a de son côté dénoncé un “acte lâche et barbare” et a présenté ses condoléances aux familles des victimes.

Aucun détail n’est à l’heure actuelle divulgué et l’attaque n’a pas été revendiquée, mais il s’agit de l’attentat le plus meurtrier en Algérie depuis plusieurs années.

Dans le même communiqué, le ministère de la Défense indique qu’un terroriste a été “éliminé” dans la région de Kenchela non loin de Tébessa, dans la même journée. Aucun lien n’est toutefois établi entre les deux incidents.

“À la suite d’une embuscade tendue à Oued Boudekhane, (…) dans la wilaya de Khenchela, un détachement de l’Armée nationale populaire a abattu (…) un dangereux terroriste”, déclare le ministère de la Défense, qui précise que l’opération antiterroriste de Khenchela est toujours en cours.

Les autorités algériennes utilisent le terme “terroriste” pour désigner les djihadistes armés restés actifs depuis la fin de la décennie noire 1992-2002. Depuis cette guerre civile qui a fait environ 200 000 victimes, des groupes islamistes radicaux restent en effet actifs en Algérie, notamment dans les régions de l’est du pays, malgré la charte pour la paix et la réconciliation signée en 2005. Ces groupes armés ciblent en général les forces de l’ordre.

L’armée algérienne continue de mener des opérations antiterroristes, notamment dans le nord et l’est du pays. D’après les chiffres du ministère de la Défense, neuf terroristes et quatre militaires ont été tués ces deux derniers mois dans des accrochages, et plusieurs arrestations de djihadistes ont eu lieu dans plusieurs régions.

La presse algérienne a indiqué que l’armée aurait déjoué en décembre dernier un plan de déploiement de l’organisation Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), suite à la mort de son chef, l’Algérien Abdelmalek Droukdel, tué le 3 juin 2020 par les forces armées françaises à Talhandak dans le nord du Mali.

Les victimes de l’attentat ont été inhumées hier. Parmi elles se trouvait Abdelmadjid Chibane, le directeur des travaux publics de la wilaya de Tébessa. Une foule immense a assisté à son enterrement dont les autorités civiles, à leur tête Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, ainsi que des autorités militaires.

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